Les batailles futures certes difficiles mais pas impossibles ayant d’importantes potentialités, pour le développement en Algérie face aux bouleversements géostratégiques mondiaux entre 2018/2030 irréversibles tant dans le domaine politique, militaire, économique qu’énergétique, seront conditionnées par la bonne gouvernance et la valorisation du savoir. Dans le cadre des nouvelles mutations, l’Algérie doit utiliser à bon escient ses réserves de change et a des potentialités afin de surmonter cette conjoncture difficile du fait du faible niveau d’endettement. Evitons donc LE TOUT SATISFACTION ET LE TOUT SINISTROSE facteur de démobilisation en proposant des solutions concrètes loin des théories abstraite, de déclarations irresponsables et l’activisme stérile.
1.-D’une manière générale il s’agit de replacer l’économie algérienne par rapport aux mutations énergétiques mondiales. Rappelons que l’OPEP représente moins de 33% de la production commercialisée, le quota Algérie étant de 1,2 millions barils/jour sur plus de 30 millions. L’Arabie saoudite a des réserves de pétrole de 297 milliards de barils avec des réserves de change de près de 800 milliards de dollars, et inclus les pays du golfe totalisent plus de 60%, et 67% se faisant hors OPEP , étant impossible à l’heure actuelle de parler d’un OPEP gaz du fait que les canalisations représentent plus de 70% de la production commercialisée mais seulement d’une entente entre les producteurs . Face aux mutations énergétiques mondiales dont l’efficacité énergétique prévue d’environ 30% de l’entrée en force de nouveaux producteurs, l’Algérie perd de plus en plus de part de marché arrivant à peine à exporter 50 milliards de mètres cubes gazeux, perte de 32% de part du marché européen en 10 ans assistant à une décroissance en volume physique depuis 2008. Le gaz algérien qui, dans les années 90, représentait 16% des besoins européens a reculé à 7 ou 8 %, loin proche du Qatar 8%, et loin derrière la Norvège 19% et la Russie (24 %) ambitionnant d’atteindre 30% malgré les tensions en Ukraine. Il ya lieu de tenir compte de la crise vénézuélienne première réserve mondiale de pétrole en semi-faillite, d’un éventuel accroissement des exportations éventuel de la Libye tant pour le pétrole léger comme celui de l’Algérie, réserves 48 milliards de barils , que le gaz ( 1500 milliards de mètres cubes gazeux non encore utilisées contre environ 3000 pour l’Algérie), de la stratégie russe ayant environ de 45.000 milliards de mètres cubes de gaz traditionnel de gaz, de la stratégie gazière du Qatar (15.000 milliards de mètres cubes de réserves en gaz) , des exportations de l’Iran vers la Chine et l’Inde malgré les sanctions à un prix inférieur à celui du marché pour contourner l’embargo ayant plus de 35.000 milliards de mètres cubes de gaz traditionnel de gaz et dans un proche avenir avec la stabilisation au Moyen orient qui s ‘annonce de l’Irak 140 milliards de barils de réserve à un cout inférieur à 20% par rapport à ses concurrents, de l’entrée du Mozambique 3ème réservoir d’Afrique , de la découverte en méditerranée orientale de plus de 20.000 milliards de mètres cubes gazeux expliquant les tensions géostratégiques dans cette région et la réunion récente pour la résolution du confit en Syrie, la révolution du pétrole/gaz de schiste américain qui en 2016/2017 après l’aval du congrès ont commercialisé en Europe, une croissance mondiale timide notamment des pays émergents dont la Chine. Ainsi, l’Algérie risque de se trouver confrontée à une forte concurrence expliquant également les sous utilisation des canalisations notamment celui du Transmed et où bon nombre de fournisseurs poussant actuellement l’Algérie à réduire ses prix. Quelles réponses pour éviter les impacts de la chute des cours du pétrole de 1986, sur la société algérienne : crise financière, crise économique, crise sociale et crise politique, cessation de paiement fin 1993 et rééchelonnement en 1994. Sonatrach, autant que Sonelgaz, a besoin d’un nouveau management stratégique afin de réduire ses couts devant se concentrer sur ses métiers de base évitant la dispersion dans diverses activités. L’Algérie doit d’ores er déjà repenser son modèle de consommation énergétique devant s’orienter vers la transition énergétique et donc vers un Mix énergétique.
1.-Au préalable je fais trois constats.
Premièrement, la politique socio-économique depuis l’indépendance politique rentrant dans le cadre du programme de Tripoli a été menée exclusivement par l’Etat avec plusieurs variantes De 1965 à 1979 avec une orientation exclusive vers l’investissement productif. Celle-ci s’est effectuée autour de l’Etat omniprésent sur l’ensemble du cycle: planification, financement, réalisation de l’investissement et production. -De 1980 à 1990 orientée essentiellement vers les infrastructures BTPH et les activités commerciales. De1991 à 2000 du fait de la situation particulière qu’a connu l’Algérie avec l’avènement du terrorisme et la cessation de paiement on ne peut à proprement parler de politique de développement mais avec la cessation de paiement des ajustements macro-économiques et macro sociaux extrêmement douloureux du fait des exigences du FMI. Et de 2000 à 2015 du fait que la demande sociale a été compressée et des destructions massives entre 1990-2000, une politique orientée essentiellement vers les infrastructures.
Deuxièmement, paradoxalement, les paramètres macro-économiques de l’Algérie apparaissent comme positifs mais éphémère sans réformes structurelles Car, les tendances relatives aux grands agrégats révèlent une macro-économie sous contrôle relatif fonction des aléas de la rente des hydrocarbures qui représente 97/98% des exportations totales. C’est que l’Algérie tente difficilement sa transition d’une économie publique vers une économie plus libérale. Et le comportement actuel est de type « semi-rentier » et ne recherche pas la réforme en profondeur de l’économie. Aussi, en dépit de certaines réformes timides –paradoxe plus le cours des hydrocarbures est faible plus on ressent le besoin de réformes, et ralentit lorsque le cours est élevé qui fait que le salaire au sein certaines branches est déconnecté de la productivité du travail avec la dominance des emplois rentes et des fonctionnaires. La rente pétrolière génère plusieurs effets pervers de l’économie à son seul profit, ce qui renforce encore davantage la monoculture énergétique du pays. L’économie algérienne reste donc encore une économie essentiellement publique devant dédiaboliser le secteur privé local et international supposant une mutation culturelle. Car l’héritage socialiste est fortement présent dans la philosophie et les pratiques de la vie économique et sociale et dans celui de la pérennité de l’entreprise publique, qui a pourtant des cadres de valeur, dans la majorité des cas, n’est pas soumise à l’efficacité économique pour des considérations politiques. Par ailleurs une partie de l’industrie publique est largement obsolète et concentre des pertes totales malgré des assainissements répétés, nécessitant sa restructuration et sa modernisation. Globalement le secteur industriel représente moins de 5% du PIB malgré de nombreux codes d’investissements et de nombreuses organisations de l’indépendance politique à nos jours, faute de vision stratégique devant investir au sein de sous segments de filières internationalisées. Si les ressources du pays sont significatives, elles sont basées sur des rentes qui contribuent à anesthésier les volontés de changement. D’une manière générale, les entreprises privées sont présentes surtout dans le secteur des services avec prédominance du commerce de détail, dans les petites entreprises de BTPH et du secteur manufacturier traditionnel. Excepté les hydrocarbures, de certains segments des télécommunications, de quelques sociétés mixtes, le secteur étranger productif est marginal. Paradoxalement, l’Algérie fait alors massivement appel à l’assistance technique et aux firmes étrangères en même temps qu’elle les encadre dans le cadre de la règle des 49/51% instauré par la loi de fiances 2009, généralisée aux banques en 2010.
Troisièmement, la gestion actuelle du commerce extérieur, héritée du système passé entrave le fonctionnement de l’industrie, y compris à l’exportation .On décèle plusieurs facteurs bloquants. Le poids historique de la lourdeur bureaucratique caractérise l’ensemble des organismes qui interviennent dans le cycle de la vie de l’entreprise est une entrave constante au fonctionnement efficient de celle-ci. . Ceci est probablement aggravé par un système judiciaire lent, peu transparent et non adapté à une économie moderne. Le modèle à dominance étatique à taux d’intégration verticale élevé va à l’opposé des nouvelles mutations mondiales. -Les lourdeurs bureaucratiques (délais de négociation et de mise en place) et l’incertitude juridique (taux douaniers, fiscalité, réglementations) ont encore renforcé l’image d’un marché difficile et fermé, isolant l’Algérie des nouvelles mutations mondiales. L’objectif de protection de l’industrie naissante a généré une gestion bureaucratique des procédures d’importation qui est devenu un terreau pour de nombreuses pratiques non conformes. – l’OMC représente 97% du commerce mondial et plus e 85% de la population mondiale après l’adhésion de la Russie et de l’Arabie Saoudite, l’Algérie pouvant profiter des accords de Doha qui prévoit une période de transition pour mettre à niveau son potentiel économique. L’adhésion de l’Algérie à l’OMC serait un signal fort pour simplifier ce système obsolète mais les habitudes prises ont généré des monopoles lucratifs et puissants qui seront lents à disparaître ou à contourner. Les formalités de contrôle des changes restent encore largement interprétées par le personnel des banques qui garde la nostalgie de la puissance de son rôle de contrôleur. -Concernant l’investissement étranger, les multinationales recherchent classiquement des avantages comparatifs pour produire de façon compétitive pour un marché local solvable mais aussi vers un marché régional et/ou mondial, en intégrant leurs capacités commerciales et productives, d’où l’importance de l’intégration du Maghreb pont entre l’Europe et l’Afrique où l’Algérie pourrait trouver des avantages comparatifs. Or la majorité des rapports internationaux 2010/2017 notent un climat des affaires bloquant les initiatives créatrices, que l’économie algérienne demeure dominée par l’État, notamment avec la règle 49/51% qui contrairement à certaines affirmations démagogiques n’a pas permis de renforcer l’indépendance économique ( doublement de la valeur des importations depuis 2009), protège des intérêts de rente, cette règle étant déficiente en matière d’efficacité économique, devant imaginer d’autres critères, balance devises, technologique et managériale positive pour l’Algérie et pour les PMI/PME instaurer la minorité de blocage(pour plus de détail sur ces rapports -voir notre contribution sur www.algerie1.com). Dès lors que faire ?
2.– J’émets huit propositions.
Proposition 1: réorganiser les corps d’Etat. Les transferts de compétences de l’État vers les collectivités territoriales doivent être accompagnés d’un abandon effectif de la mission correspondante par les services de l’État et du redéploiement de l’intégralité des agents de l’État concernés, pour éviter les doublons entre les actions de l’État et des collectivités territoriales. Dans le cadre de la réforme des grands corps de l’Etat, les grands corps d’inspection – économique, financier et technique doivent être regroupés selon des lignes de métiers correspondant aux exigences de l’économie moderne : finances, énergie, infrastructures numériques, santé,. La réforme des partenariats public-privé pourra offrir un cadre juridique complémentaire aux formes classiques (concessions de service public, bail emphytéotique). L’État devra ainsi concentrer au niveau régional l’essentiel de ses cadres décentralisés. A terme, une loi organique devra fixer le nombre de ministres au nombre d’une douzaine au minimum et d’une vingtaine au maximum. Un gouvernement pourra ensuite compter autant de ministres délégués et de secrétaires d’État que souhaité. Il est essentiel de limiter le nombre de ministères et le nombre de compétences partagées entre ministres afin de réduire les procédures interministérielles inutiles. le développement futur de l’Algérie, devra reposer sur l’initiative locale pour protéger à la fois l’environnement et initier des activités productives notamment non polluantes, car toute action centralisatrice est vouée à l’échec sans implication des acteurs locaux. Je propose de créer un institut national d’études du territoire littoral. Cela doit entrer dans le cadre d’une réelle volonté politique de décentralisation, à ne pas confondre avec la déconcentration, qui induit une bureaucratie locale plus néfaste que la bureaucratie centrale. L’on pourrait imaginer une véritable régionalisation économique, à ne pas confondre avec l’avatar négatif du régionalisme
Proposition 2 : efficacité de la dépense publique et aller vers la décentralisation. Le retour de la croissance passe donc par une plus grande efficacité des dépenses publiques en ayant une vision à moyen terme de la maîtrise des dépenses Pour plus de transparence et de suivi de la dépense publique, il est souhaitable de supprimer le fonds de régulation des recettes, établir la loi des finances selon le cours moyen du marché et instaurer une caisse pour les générations futures en cas d’excédent des recettes d’hydrocarbures. Il s’agira également de rétablir le contrôle de la Cour des comptes qui doit être au dessus des institutions de contrôle dépendant de l’exécutif la laissant sous la coupe de la présidence comme actuellement ou sous la coupe du parlement et de dynamiser le conseil national de la concurrence notamment par l’efficacité de la procédure d’investigation antitrust
Proposition 3 : lutte contre la bureaucratie : intégrer la sphère informelle. La sphère informelle qui contrôle 40/50% de la masse monétaire en circulation et 65% des segments de marché des produits de première nécessité y compris le textile/cuir est le produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des différents appareils de l’Etat. Il s’agit de l’intégrer par des mécanismes économiques en lui redonnant confiance au moyen de la délivrance des titres de propriété et non par des mesures administratives qui ont l’effet contraire. Dans ce cadre la finance islamique qui se fonde sur le partage des risques et des profits peut faciliter cette intégration.
Proposition 4 : contrôle transparent- adaptation au droit international et allègement des procédures administratives. La coordination entre la norme nationale d’où de nombreux litiges entre l’Algérie et bon nombre de compagnies étrangères au détriment souvent de l’Algérie, et la norme internationale est mal organisée. Cette complexité du droit crée une insécurité juridique préjudiciable aux citoyens, notamment les plus modestes, aux entreprises et à la croissance. Un droit incertain inhibe les initiatives des entrepreneurs. La situation devient critique : le volume des textes applicables a plus que doublé et la majorité d’entre eux au moins n’étant pas appliqués. Face à cette accumulation, le Parlement n’est pas encore armé pour exercer son contrôle. Ces problèmes ont un impact direct sur la croissance.. Dans ce cadre, je préconise de publier immédiatement les décrets d’application, dont le projet aura été soumis, en même temps que le projet de loi au parlement pour gagner du temps. Créer, un Comité pour une meilleure gouvernance chargé de faire chaque trimestre des propositions publiques sur les simplifications administratives et législatives opportunes. Ce Comité proposera des suppressions de dispositions législatives ou réglementaires devenues obsolètes. Comme il s’agira de généraliser l’e-administration qui joue un rôle bien plus général sur le climat général des affaires, sur les coûts administratifs supportés par les entreprises et les particuliers ainsi que sur l’amélioration de la qualité et de la valeur ajoutée des services. Enfin il s’agira de dépénaliser l’acte de gestion et moderniser la gestion des projets en reconnaissant aux chefs de projet un statut qui transcende les clivages administratifs et fasse reconnaître l’importante part de risque d’une telle fonction.
Proposition 5- revoir la gestion des caisses de sécurité sociale. Le danger en cas de chute brutale du cours des hydrocarbures est l’implosion des caisses de sécurité sociale. Il s’agira de moduler la franchise médicale en fonction du revenu et de revoir la gestion des caisses de sécurité sociale en clarifiant le rôle respectif des administrateurs (gestion) et des partenaires sociaux (orientations stratégiques, conseils de surveillance) dans les organes de direction des caisses de sécurité sociale. Dans ce cadre est urgent de mesurer l’efficience et la qualité du système de soins ainsi que de rationaliser la gouvernance des hôpitaux. La mise en place d’un système transparent et accessible permettant la comparaison des différentes structures de soins sur une base objective doit constituer un outil efficace d’aide au choix et à la décision des patients et d’appui au pilotage de ces structures. Ce système devra comporter des indicateurs de coûts et de résultats (taux de mortalité, taux de maladies nosocomiales, temps d’attente moyen aux urgences, taux de reprise suite à opérations) et l’urgence de rationaliser la gouvernance des hôpitaux publics dont la gestion est souvent anarchique alors que els compétences existent.
Proposition 6– pour une transition énergétique de l’Algérie. Si l’humanité généralisait le mode de consommation énergétique des pays riches, il nous faudrait les ressources de 4 ou 5 planètes d’où l’urgence d’une adaptation pour un nouveau modèle de consommation.il faut être réaliste et d’éviter une vision unilatérale car les fossiles classiques demeureront encore pour longtemps la principale source d’énergie. Aussi, la transition énergétique doit être fondée sur deux principes : premièrement, sur la sobriété énergique (efficacité énergétique), impliquant la maîtrise de la demande, la sensibilisation, mais aussi la formation pour forger de nouveaux comportements et donc un changement de culture. C’est-à-dire qu’il faut agir sur la réduction des besoins énergétiques en amont en augmentant l’efficacité des équipements et de leurs usages (par exemple nouveaux procédés pour le BTPH pour des économies en énergie, rénovation des bâtiments existants, idem pour l’ensemble du transport un des plus gros consommateurs de fossiles classique. Cela renvoie au MIX énergétique qui nécessitera d’adapter le réseau électrique aux nouveaux usages, supposant un nouveau réseau de distribution adapté aux nouvelles productions et de consommations pour garantir la continuité de fourniture et au meilleur prix. La transition énergétique renvoie à d’autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale, les choix techniques d’aujourd’hui engageant la société sur le long terme. La transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires ? Pour le cas Algérie au rythme de la consommation actuelle du fait des subventions , et des exportations , l’Algérie serait sans pétrole et gaz traditionnel horizon 2030 au moment où la population sera d’environ 50 millions d’habitants rendant plus urgent la transition énergétique dont les énergies renouvelables .Car le réchauffement climatique est une réalité amère ce qui nécessite à l’avenir le développement d’industries écologiques à valeur ajouté en premier lieu le recyclage des déchets.
Proposition 7– Dynamiser la Bourse d’Alger. Il ne peut y avoir de bourse sans la concurrence, évitant les instabilités juridiques et donc un Etat de droit. Cela n’est pas facile comme le démontre d’ailleurs les scandales financiers au niveau mondial supposant de la transparence, une bourse devant se fonder sur un système bancaire rénové. Il ne peut y avoir de bourse sans la résolution de titres de propriété qui doivent circuler librement segmentés en actions ou obligations renvoyant d‘ailleurs à l’urgence de l’intégration de la sphère informelle par la délivrance de titres de propriété et sans des comptabilités claires et transparentes calquées sur les normes internationales par la généralisation des audits et de la comptabilité analytique afin de déterminer clairement les centres de couts pour les actionnaires. Transitoirement comme amorce, nous proposons une privatisation partielle de quelques champions nationaux pour amorcer le mouvement et la création de fonds de private P/P pour sélectionner quelques entreprises privées en vue de leur introduction ultérieure en bourse. On pourrait mette en bourse : 10% de Sonatrach ; 10 à 15% de BEA ; 10% de Sonatrach ; 15% de Cosider et 15% de CPA. Cela permettrait de constituer un indice boursier consistant en volume et en qualité amorçant le cercle vertueux et attirer des opérateurs privés. Ces fonds agiraient comme incubateurs de sociétés éligibles à la Bourse. Dans ce cadre, une aide au développement des acteurs privés du secteur de l’investissement (Conseillers IOB, gestionnaires d’actifs) est nécessaire. En cette ère de mondialisation où dominée par les grands espaces économiques, l’ère des micros Etats étant résolu, une bourse pour 40 millions d’habitants étant une phase intermédiaire, il serait souhaitable la création d’une bourse maghrébine, qui devrait s’inscrire dans le cadre de la future bourse euro-méditerranéenne prévue à ‘horizon 2020, supposant au préalable la résolution de la distorsion des taux de change. Et cette intégration devrait dynamiser le tissu productif qui permettra d’accroitre le nombre d’acteurs au niveau de la bourse. Hélas, le commerce intermaghrébin en 2017 ne dépasse pas 3%, le Maghreb, qui devrait être le pont entre l’Europe et l’Afrique, étant marginalisé au niveau mondial.
Propositions 8- Il s’agit de redresser les PMI/PME car les très petites entreprises (TPE, moins de 20 salariés) et les petites et moyennes entreprises (PME, moins de 250 salariés) sont un facteur clé de la croissance et de l’emploi. Pour cela il s’agira d’agir sur huit leviers. Premièrement, de créer une Agence de service aux petites entreprises de moins de 20 salariés. Deuxièmement, pour le délai de paiement, je propose imposer une loi si nécessaire ou un décret exécutif pour le paiement aux PME à moins de 30 jours à compter de la date de livraison. Troisièmement, il s’agira de réduire le délai de remboursement de la TVA aux PME à 15 jours maximum. Quatrièmement, je propose d’élargir les possibilités de financement des PME en introduisant le Leasing, le capital-développement afin de financer les petites et moyennes .Cinquièmement, contraintes les grandes entreprises publiques dont Sonatrach, Sonelgaz notamment à réaliser de la sous traitance par un co-partenariat. Sixièmement, les règles comptables régissant les PMI-PME sont très lourdes et ne sont pas utiles à toutes les entreprises. On pourra donc s’orienter vers une comptabilité de trésorerie pour les entreprises de moins de 10/20 salariés. Cette mesure permettrait de réduire leur charge administrative. Dans le même cadre, il serait souhaitable de soumettre les petites PMI/PME à à un régime fiscal et social spécifique notamment pour ceux dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 10.000.0000 dinars avec un prélèvement libératoire de 10 à 15 % assimilable à l’impôt dur le revenu, se substituant à tous les impôts directs. Septièmement, alléger la procédure des 49/51% pour le partenariat avec l’étranger pour les activités non stratégiques à lister dont les petites et moyennes entreprises , en introduisant la minorité de blocage d’environ 30% et l’obligation d’un transfert technologique , managérial et d’une balance devises positives. Huitièmement, faire un bilan de al règle des 49/51% et du crédit documentaire Crédoc qui n’ ont pas permis de limier la facture d’importation, ni de dynamiser le tissu productif et réintroduire le Remdoc pour certaines petites et moyennes entreprises et donc adapter ces règles aux besoins du tissu économique algérien cas par cas.
3 Quelle conclusion ? Une plus grande rigueur budgétaire s’impose par la lutte contre les surcouts et la corruption. . Concernant l’endettement, grâce au remboursement par anticipation, la dette extérieure qui était de de 22,70 en 2001, l’ endettement est faible, 20% du PIB, la dette extérieure 2,5% du PIB , le secteur bancaire reste capitalisé, le ratio de solvabilité étant de 17% au 01 janvier 2017et les réserves de change ont clôturé à environ 97 milliards de dollars fin 2017( hors réserves d’or d’une valeur de 7 milliards de dollars) , laissant une marge étroite de manœuvre pur trois ans. Mais l’Algérie devra procéder forcément à des ajustements économiques et sociaux douloureux, si le pays veut éviter de revenir aux années 1990 et donc avec l’épuisement des réserves de change au FMI. -Gouverner c’est prévoir. Evitons de vendre des rêves en disant la vérité, rien que la vérité, sans sinistrose, ni autosatisfaction source de névrose collective. Personne n’a le monopole de la vérité et personne n’a le monopole du nationalisme. Ce qui rassemble les Algériens est beaucoup plus important que ce qui les divise, devant avoir pour objectif stratégique les intérêts supérieurs de l’Algérie et seulement les intérêts supérieurs de l’Algérie. Cultivons la culture de la tolérance et sachons respecter les idées d’autrui. En ce XXIème siècle, le nationalisme des algériennes et des algériens se mesurera par leur capacité à accroitre la valeur ajoutée locale et internationale condition d’atténuation des tensions sociales. Il faudra être pragmatique, ni un libéralisme sauvage qui n’existe nulle part ni un étatisme intégral paralysant devant concilier efficacité économique et une très profonde justice sociale qui elle même renforce l’efficacité économique renvoyant au management institutionnel et des entreprises solidaires. L’Algérie peut , sous réserve d’u ne nette volonté politique de réformes structurelles, du développement des libertés dans tous les domaines dont la liberté d’entreprendre, loin de tout monopole publique ou privé, étant appuyé par un Etat régulateur fort, mais fort de sa moralité peut réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales. Pour terminer, fils d’un grand moudjahid qui a fait quatre années de prisions entre Lambèse et El Harrach, je tiens à me recueillir à la mémoire de nos valeureux martyrs qui nous ont permis une Algérie libre. [email protected]
(1)-sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul premier Audit sur Sonatrach entre 1974/1976- le bilan de l’industrialisation 1977/1978- le premier audit pour le comité central du FLN sur le secteur privé entre 1979/1980- audit sur les surestaries et les surcoûts au niveau BTPH en relation avec le Ministère de l’intérieur, les 31 Walis et le Ministère de l’habitat de l’époque 1982 réalisé au sein de la Cour des Comptes où il était haut magistrat(premier conseiller) et directeur général des études économiques – l’Audit , l’audit l’emploi et les salaires pour le compte de la présidence de la République (2008) , l’audit face aux mutations mondiales les axes de la relance socio-économique de l’Algérie horizon 2020/2030 ( premier ministère février 2014), – l’audit assisté des cadres de Sonatrach, d’experts indépendants et du Bureau d ‘Etudes Ernest Young « le prix des carburants dans un cadre concurrentiel « Ministère Energie 8 volumes 780 pages –Alger 2008 et dirigé l’-Audit « pétrole et gaz de schiste, opportunités et risques « Premier ministère Alger janvier 2015
Professeur des Universités, Expert International Dr Abderrahmane MEBTOUL