Facebook vient de démanteler sur sa plateforme trois réseaux d’influence originaires de Russie et de France, ciblant des pays africains, dont l’Algérie, a affirmé le réseau social américain à l’occasion d’une visioconférence organisée ce mardi 15 décembre.
Selon la même source, ces groupes tentent généralement d’influencer les débats publics africains en faveur de pays tiers ou des intérêts des pays qui en sont à l’origine. « C’est la première fois que l’on observe des réseaux interagir, dans le but de montrer que l’autre diffuse de fausses informations ou est juste inauthentique », a ajouté le chef de la stratégie de cybersécurité chez Facbook.
Ainsi, en plus de l’Algérie, treize autres pays africains ont été visés par ces attaques, notamment, la Centrafrique, où des élections se tiennent le 27 décembre prochain, le Cameroun, la Libye et le Soudan.
Facebook a ainsi suspendu un demi-millier de comptes et pages regroupés au sein de trois réseaux distincts, en raison des “comportements inauthentiques coordonnés”, précise le réseau social américain.
Un de ces réseaux d’influence était lié à des « individus associés à l’armée française », et les deux autres étaient en lien avec des individus associés par le passé à des opérations de l’Agence russe de recherche sur internet (IRA) ainsi qu’à son chef, l’homme d’affaire russe Evguéni Prigojine, explique Facebook.
Evguéni Prigojine et l’IRA, une « usine à trolls » basée à Saint-Pétersbourg, ont joué un rôle central dans les ingérences russes lors de la campagne présidentielle de 2016 aux Etats-Unis, selon la version avancée par la justice américaine et les agences de renseignement US. Ces deux initiatives rivales s’affrontent par l’intermédiaire de faux comptes accusant l’autre camp de propager des “fake news”, selon Facebook.
Les auteurs de ces campagnes de désinformation utilisaient de « faux vrais comptes », se faisant passer pour des habitants des pays visés et diffusant des photographies falsifiées, précisent les spécialistes de l’analyse des réseaux sociaux.
Facebook s’est empressé de communiquer sur ces démantèlements de réseaux d’influence, qui feront de toute façon partie du rapport mensuel produit par le réseau social, avant les prochaines échéances électorales en Afrique.