Le député Les Républicains (LR) Edouard Philippe a été nommé Premier ministre par le nouveau président français Emmanuel Macron, a annoncé le secrétaire général de l’Elysée lundi, au lendemain de l’investiture officielle du nouveau chef de l’Etat.
« Le président de la République a nommé Monsieur Edouard Philippe Premier ministre et l’a chargé de former le gouvernement », a déclaré Alexis Kohler. Il n’a pas précisé quand aurait lieu la cérémonie de passation de pouvoirs avec l’actuel Premier ministre Bernard Cazeneuve, a-t-il précisé.
Juppéiste de la première heure, Edouard Philippe sera chargé dans les prochaines semaines de mener la bataille des législatives dont l’issue s’annonce incertaine en raison de la recomposition du paysage politique en cours.
Le nom du maire du Havre (Seine-Maritime) était revenu avec insistance ces derniers jours sans jamais être confirmé par l’entourage d’Emmanuel Macron qui avait choisi d’entretenir savamment le mystère tout en esquissant par petites touches le portrait-robot du futur locataire de Matignon.
« Quelqu’un qui aura une expérience dans le champ politique, les compétences pour diriger une majorité parlementaire et les compétences pour animer un collectif gouvernemental qui sera profondément renouvelé », avait-il dit sur Europe 1 début mai.
Il faudra « transgresser » un « système » qui ne va pas se laisser faire
Très attendue, cette nomination fait figure de test pour Emmanuel Macron qui, après s’être faire élire en rassemblant au-delà des partis traditionnels, cherche à obtenir une majorité absolue le 18 juin prochain afin de mettre en oeuvre son train de réformes.
Misant sur un appel d’air, le nouveau chef de l’Etat a gelé 148 circonscriptions législatives dans l’espoir notamment de nouveaux ralliements d’élus de la droite et du centre, avant mercredi. Une bataille qui s’annonce délicate, de l’avis même d’Edouard Philippe qui évoquait, dans une tribune publiée le 3 mai dans Libération, « un chemin étroit ».
Si Emmanuel Macron remporte l’élection présidentielle, « il devra transgresser », soulignait l’élu. « Sortir du face-à-face ancien, culturel, institutionnalisé et confortable de l’opposition droite-gauche pour constituer une majorité d’un nouveau type. Son chemin sera étroit. Et risqué. On imagine mal le fameux ‘système’ se laisser faire ».
La composition du gouvernement, qu’Emmanuel Macron souhaite resserré, paritaire et ouvert, devrait être dévoilée mardi, avant la tenue du premier conseil des ministres mercredi.