Par notre envoyé spécial à Oran: Ihsane El Kadi
Ce n’était pas un « test event » sportif, mais la 33e conférence de la GAIF a permis de rappeler combien Oran a le potentiel d’un grand pôle évènementiel.
Messieurs Sayed et Khaeji ont changé leur costumes cravates et s’apprêtent, en tenue de touristes, à quitter pour le 2e soir, le Vent Dôme Khaled l’un des nombreux Hôtels 5 étoiles qui a émergé à Oran ces dernières années.
Ils représentent une grande compagnie d’assurance internationale et viennent de Dubaï. « Oran est une belle surprise pour nous. Nous avons la mer à Dubaï, mais pas ce climat, si clément, et la magie d’une ville ancienne chargée d’histoire et si accueillante ». Ils étaient conviés la veille, parmi 300 autres conférenciers, à un dîner de gala à la chapelle de Santa Cruz avec la ville en lumière à leurs pieds. « Amazing ».
Plus de 500 invités étrangers parmi les 1300 inscrits à la 33e conférence de la fédération arabe d’assurance ont pu travailler, échanger et découvrir Oran pendant les deux premiers jours intenses et abouties au centre des conférences (CCO) de la capitale de l’ouest. Le pari de l’UAR (assureurs et réassureurs algériens) d’abriter en Algérie le 2e plus grand évènement en Afrique depuis la trêve pandémique de 2022 n’était finalement risqué que pour ceux qui ignorent les potentialités de la ville d’Oran et les fonctionnalités du pole du CCO révélé à l’occasion du congrès mondial du GNL en avril 2010.
La conférence aurait du se tenir en 2020 et a du être reportée pour cause de pandémie. Elle est donc devenue par un hasard de calendrier le test, en grand format, de la reprise de l’activité à cette échelle dans une ville d’Oran stressée depuis plusieurs mois par le 25 juin 2022, date de la cérémonie d’ouverture des Jeux Méditerranéens.
Le test paraît donc réussit à entendre les conférenciers à leur aise entre un standard d’hébergement rehaussé ces dernières années, une ville époustouflante, l’immense auditorium du CCO, les différentes collation inter-sessions, et la fluidité restaurant format XXL qui va servir dans quelques jours durant les JM à accueillir les disciplines de combat localisées au CCO.
Oran en vedette
Le choix de la programmation, avec des matinées dédiées aux panels de conférenciers et des après midi au networking entre acteurs de la région arabe et acteurs globaux, a libéré du temps pour également laisser les invités prendre la mesure du potentiel touristique considérable de la ville hôte. « Les épouses des VIP ont été pris en charge pour des visites culturels pendant les sessions de la journée » nous expliquait un membre de l’organisation. « Wahran », louée dans de nombreuses interventions, a été la principale vedette d’un évènement particulièrement couru.
Les professionnels du secteur n’ont renoué avec ces grand-messes que ce printemps après deux années de dispersion pandémique. La conférence en elle même, inauguré lundi par le ministre des finances Abderahmane Raouiya, a permis de mieux cerner les risques émergents liés au changement climatique, au sinistre pandémique et à l’insécurité cybernétique.
Elle a également montré les difficultés propres aux marchés nationaux de la région arabe connus pour une résistance culturelle à la pratique assurancielle, une taille faible des acteurs, et une régulation souvent obsolète notamment face l’innovation apportée par la digitalisation, le paramétrage des risques, et l’entrée progressive des acteurs de l’ Insurtech.
Les participants à la 33e conférence de la GAIF ont tous payés leur frais de voyage et d’hébergement. Pour rappel une décision surprenante du gouvernement algérien a exempté, en 2017, les participants aux JM d’Oran de payer, comme le veut la règle, leur frais de séjour pendant les jeux.