Le gouvernement américain a commencé à prospecter les capacités de production des principaux groupes énergétiques opérants en Algérie, dont l’italien Eni, le français TotalEnergies et d’autres sociétés énergétiques pour voir si davantage de gaz peut provenir du pays, indique ce mercredi des sources proches du dossier, indique l’agence britannique Reuters.
Selon une source de Reuters, « les États-Unis ont demandé une réunion avec Eni sur l’Algérie », la compagnie italienne étant un des opérateurs liés par plusieurs contrats gaziers à long terme avec Algérie, et un des plus grand producteurs étrangers dans notre pays.
Reuters rapporte également qu’une de ses sources, qu’elle se garde de nommer, affirme que le gouvernement américain a pris contact avec le français TotalEnergies et d’autres sociétés de la région, notamment Equinor et Occidental Petroleum Corp.
Une augmentation de la production serait concertation
Washington intensifie, en effet, ses efforts pour trouver d’autres sources d’approvisionnement en gaz pour l’Europe en cas de perturbation résultant d’un conflit armé entre Moscou et Kiev, en raison de la forte dépendance européenne de la Russie qui lui fournit plus du tiers de ses besoins en gaz. Toute interruption des flux aggraverait une crise énergétique qui a déjà fait monter en flèche les factures des consommateurs.
Selon les sources de Reuters, les multinationales opérant en Algérie, Eni, Occidental et TotalEnergies se sont rencontrées pour déterminer si une augmentation de la production est possible en Algérie. Les compagnies concernées refusent,pour l’heure, de confirmer ou même commenter cette information. Anders Opedal, PDG d’Equinor, a ainsi déclaré à Reuters qu’il ne commentait pas les conversations qu’il pouvait avoir le gouvernement.
Les mêmes sources ont assuré que les États-Unis avaient discuté d’une série d’éventualités avec des entreprises de différentes régions, notamment quant à leur capacité à augmenter leurs exportations de gaz ou de retarder la maintenance des champs. Mais le marché mondial de gaz déjà tendu offre peu de disponibilité pour compenser les gros volumes en provenance de Russie.
L’Algérie, qui possède des pipelines vers l’Espagne et l’Italie, et un grand terminal GNL à Skikda, a augmenté la production de pétrole et de gaz l’an dernier de 5% à 185,2 millions de tonnes d’équivalent pétrole. La production de GNL a augmenté de 14 %.
La hausse de la consommation intérieure et l’instabilité politique, notamment la fermeture d’un pipeline vers l’Espagne en raison d’un différend avec le Maroc, ont plafonné les exportations.
« L’Algérie possède d’importantes ressources en gaz et il est probable qu’elles soient produites dans les années à venir », a déclaré une source d’une société énergétique travaillant dans le pays.
Les exportations de gaz de l’Algérie vers l’Italie ont bondi l’année dernière de 76 % à 21 milliards de mètres cubes, représentant 28 % de la consommation globale de ce pays, non loin des 29 milliards de m3 fournis par la Russie. L’Espagne puise 29 % de son gaz d’Algérie.
Lundi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que Bruxelles discutait avec les États-Unis et d’autres fournisseurs de la possibilité d’augmenter les livraisons de gaz vers l’Europe.
Le Japon a également décidé de détourner certaines cargaisons de GNL vers l’Europe en réponse aux demandes des États-Unis et de l’UE.
A.Khaled/ Avec Reuters