Le Maroc assure que le projet du Gazoduc Nigeria-Maroc est sur la « bonne voie » . Cinq mémorandums d’entente tripartites ont été signés le 05 décembre par les pays concernés par ce projet.
Les mémorandums ont été signés entre le Maroc et le Nigeria, d’une part, et la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Ghana, d’autre part. Ce projet « sera bénéfique pour une région de quelque 400 millions d’habitants », a estimé la Directrice générale de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines marocaine (ONHYM), Amina Benkhadra, dans une déclaration à la presse rapportée par l’agence Sputnik.
De son côté, le P-DG de la National Nigerian Petroleum Company Limited (NNPC), Mallam Mele Kolo Kyari a indiqué que ces mémorandums « permettront à chaque pays signataire d’apporter son soutien à la construction de l’infrastructure, tant pour le Gazoduc que pour le marché du gaz ».
Ces Mémorandums d’entente font suite à ceux signés avec la CEDEAO le 15 septembre 2022 et ceux signés avec la Mauritanie et le Sénégal le 15 octobre 2022. Long de 6.000 km, le gazoduc longera la côte ouest-africaine depuis le Nigeria en passant par 13 pays africains le long de la côte Atlantique.
Le projet doit permettre au Maroc d’acheminer plus de 5.000 milliards de mètres cubes de gaz naturel, avant d’être connecté directement au Gazoduc Maghreb Europe (GME) et au réseau gazier européen.
Rude concurrence entre Alger et Rabat
La signature de ces mémorandums intervient sur fond de rivalité régionale exacerbée entre le Maroc et l’Algérie, premier exportateur africain de gaz naturel et le 7e mondial. La crise entre les deux pays s’est accélérée avec la rupture par l’Algérie de ses relations diplomatiques avec son voisin de l’ouest en août 2021.
Une rupture suivie par une décision d’Alger de couper le gaz au Maroc en octobre, après que le contrat d’approvisionnement à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui acheminait le gaz algérien à l’Espagne en transitant par le royaume chérifien, n’a pas été renouvelé. Depuis, Rabat s’emploie à chercher à diversifier ses approvisionnements.
En juillet dernier, les ministres de l’Energie algérien, Mohamed Arkab, et ses homologues nigérian et nigérien, ont signé de leur côté un mémorandum d’entente pour matérialiser un méga-projet concurrent, le gazoduc transsaharien (TSGP). Long de plus de 4.000 km, ce gazoduc permettra d’acheminer le gaz nigérian vers l’Europe en passant par le Niger et l’Algérie.