Le Président français lève, désormais, le voile sur les archives de la guerre de libération nationale.
Emmanuel Macron a, en effet, décidé de faciliter l’accès aux archives classifiées de plus de 50 ans, notamment celles sur la révolution algérienne, comme le préconise le rapport de l’historien Benjamin Stora. Le chef de l’État français « a pris la décision de permettre aux services d’archives de procéder dès demain aux déclassifications des documents couverts par le secret de la Défense nationale […] jusqu’aux dossiers de l’année 1970 incluse », indique, ce mardi, un communiqué de l’Élysée. « Cette décision sera de nature à écourter sensiblement les délais d’attente liés à la procédure de déclassification, s’agissant notamment des documents relatifs à la guerre d’Algérie », Ajoute-t-on de même source.
Cette démarche fait écho aux recommandations de l’historien Benjamin Stora, dont le rapport sur la réconciliation mémorielle autour de la colonisation et de la guerre d’Algérie recommande « La politique des petits pas ». La décision historique du Président français Emmanuel Macron décadenassera donc les archives secrètes relatives à la guerre de libération nationale, dès ce mercredi.
Un pas, qui vise à dépassionner les relations entre la France et l’Algérie, intervient après que la France ait daigné remettre à l’Algérie les restes de 24 Chouhada « martyres » algériens tués au début de la colonisation française au XIXe siècle.
Elle intervient également à quelques jours seulement après la reconnaissance par Emmanuel Macron « au nom de la France », que l’avocat et dirigeant nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la guerre d’Algérie en 1957.
Le Président algérien Abddelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron se sont engagés à mener conjointement un travail mémoriel de « vérité ».
Côté français, c’est l’historien Benjamin Stora qui a été désigné par Emmanuel Macron pour cette mission sensible. Alors que le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a désigné le Professeur, Conseiller auprès de la Présidence de la République, chargé des Archives nationales et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi, en tant que représentant de l’Algérie pour mener le travail en cours avec l’Etat français sur les dossiers inhérents à la mémoire nationale et à « la récupération des archives nationales. » C’est que dire la décision d’Emmanuel Macron était très attendue par Alger.