Alors que le conflit en Ukraine entraîne le blocage des ports qui permettent l’exportation du blé, la filière commence à s’inquiéter. Une crise qui devrait entraîner une hausse des prix, et des pénuries dans certains pays.
Il n’y a pas que les prix de l’énergie qui inquiètent. Les cours des produits essentiels à l’alimentation de la population mondiale aussi. En ligne de mire : ceux du blé. Jeudi, ils ont battu un nouveau record, clôturant à 381,75 euros la tonne pour les échéances de mars. Il y a à peine deux ans, la tonne de blé s’échangeait à 120 euros. C’est donc plus du double cette semaine.
La Russie est le troisième pays producteur au monde, l’Ukraine le huitième. Et les deux font partie des plus grands exportateurs. Or, le conflit a deux conséquences : les silos près des lieux de combats sont bloqués, et cela fait craindre une chute massive de l’offre en grains à l’international. Deuxièmement, les sanctions qui pèsent sur la Russie, notamment sur ses capacités logistiques d’acheminement, font redouter un blocage de ces denrées.
Certains observateurs estiment que « les prix pourraient chuter aussi rapidement qu’ils ont grimpé ». « Si la Russie devait exporter ses productions chez des partenaires comme la Chine, les Chinois risqueraient tout simplement d’importer moins de l’Occident, ce qui équilibrerait l’offre et la demande » expliquent-ils.
Cette crise va, forcément, avoir des répercussions sur l’économie algérienne qui importe plus de 60% de ses besoins en blé, et qui risque de ne pas trouver les quantités dont elle aura besoin, ou alors, elle devra les payer au prix fort.
En effet, l’Afrique subsaharienne est responsable de près de 15% des importations mondiales de blé et l’Algérie, deuxième consommateur africain de blé et cinquième importateur mondial de céréales, « va se voir obligée d’autoriser le remplacement des origines Mer noire par le blé français dans ses chargements prévus en mars » estiment des spécialistes.
Interrogé par la presse, Zane Yahia, expert agricole, s’est prononcé sur le sujet, et avait exclu la possibilité d’une crise du blé en Algérie. D’après lui, l’approvisionnement algérien serait suffisant pour l’année 2022, en se fournissant en France ou au Canada.