La mortalité des entreprises au Maroc a augmenté de 15% en 2015, victimes d’une croissance molle, selon des assureurs crédit.
Les prévisions des assureurs crédit comme la Coface Maroc sont sombres face à une contraction de la croissance et le peu d’opportunités pour les PME. Au cours du 4eme trimestre 2015, 1.649 entreprises ont disparues entre octobre et décembre, indique Inforisk, spécialisé dans le renseignement commercial. »Cela confirme la trajectoire observée depuis 2011 », explique L’Economiste qui relève que »sur l’ensemble de l’année, le sinistre a touché 5.783 entreprises (+15%) et valide les prévisions d’Euler Hermès Acmar. L’assureur crédit ne prévoit pas d’inversion de tendance à court terme. Il table sur une hausse à deux chiffres des défaillances d’entreprises cette année. » Pour les assureurs crédit cités par le même quotidien des milieux financiers, »le manque d’opportunités dans un contexte de croissance molle – contraction de la croissance attendue en 2016 – la mauvaise gestion… figurent parmi les causes de cette poussée de la mortalité des entreprises. » »L’allongement des délais de paiement est un puissant accélérateur de faillites » et »les petites structures sont les plus affectées par le phénomène », car »elles financent leurs clients au-delà du raisonnable. » Et, s’il n’y a pas »d’amélioration sur les délais de paiement des marchés publics », selon Euler Hermès Acmar et Coface, »les conditions de paiement interentreprises se sont considérablement dégradées. »
Récession
»La récession au niveau de certains secteurs spécifiques, porteurs de développement au cours des dernières années, et particulièrement l’immobilier, a fortement impacté la trésorerie d’un nombre important d’entreprises. En considérant ce facteur et le remboursement des marchés publics, qui ne devraient pas connaître d’amélioration spectaculaire en 2016, nous n’avons malheureusement pas de raison d’anticiper une baisse des délais de paiement, a fortiori dans une année qui devrait être marquée par une saison pluviométrique relativement moyenne », estime Tawfiq Benzakour, directeur général d’Euler Hermès Acmar, cité par l’Economiste. Une faillite sur trois concerne le commerce et la réparation automobile, ainsi que le BTP, l’immobilier et les services aux entreprises, où les défauts ont augmenté de 12% à 2.179 sociétés. Il y a également de fortes inquiétudes sur le raffineur local, Samir, plongé dans d’inextricables difficultés financières, et ses entreprises satellites. L’immobilier n’est pas en reste.