Le président américain Joe Biden a annoncé jeudi que les Etats-Unis allaient tirer un million de barils de pétrole par jour ces six prochains mois de leurs réserves stratégiques afin de maîtriser le prix des carburants.
L’autorisation de libérer plus de 180 millions de barils de la Réserve stratégique de pétrole des Etats-Unis est la « plus grande » du genre dans l’histoire du pays, a-t-il dit dans un discours prononcé depuis le Bâtiment du bureau exécutif Eisenhower à Washington.
Cette annonce survient quelques semaines après que les Etats-Unis et d’autres grands pays consommateurs de pétrole ont annoncé, début mars, qu’ils allaient libérer 60 millions de barils de leurs stocks d’urgence.
Dans le but de stimuler l’offre nationale, M. Biden a poussé les compagnies pétrolières américaines à produire davantage, accusant certaines d’entre elles d’exploiter la situation actuelle pour engranger des bénéfices massifs.
Le président américain a proposé une politique du type « use it or lose it », qui oblige les entreprises à payer des redevances sur les puits dans les concessions fédérales qu’elles n’exploitent pas depuis des années et sur les hectares de terres publiques qu’elles accumulent sans y mener de production.
« L’action que j’appelle de mes vœux fera une réelle différence au fil du temps. Mais la vérité est qu’il faut des mois, et non des jours, pour que les entreprises augmentent leur production », a reconnu Joe Biden.
Vers un changement de paradigme dans la politique énergétique
Dans son discours, il a également souligné l’importance de l’indépendance énergétique des Etats-Unis et a appelé à une transition vers les énergies propres.
« En fin de compte, nous et le monde entier devons réduire complètement notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles. Nous devons choisir la sécurité à long terme plutôt que la vulnérabilité énergétique et climatique », a-t-il déclaré.
M. Biden, qui doit faire face à une pression croissante pour lutter contre une inflation galopante à l’approche des élections de mi-mandat en novembre, a imputé la hausse des prix du gaz à la pandémie de nouveau coronavirus et à l’action militaire de la Russie en Ukraine.
« Au fur et à mesure que le pétrole russe sera retiré du marché mondial, l’offre de pétrole diminuera et les prix augmenteront », a-t-il déclaré, reconnaissant que l’embargo énergétique des Etats-Unis à l’égard de la Russie aurait « un coût ».
Le chef du groupe républicain au Sénat, Mitch McConnell, a en revanche soutenu que la politique de l’administration Biden devait être tenue pour responsable de la « pire inflation depuis 40 ans », qui plume les consommateurs américains de la pompe à essence à l’épicerie.
R.I./Agences