Ce fut une des recommandations de la banque centrale ; libérer le fort potentiel de croissance de l’économie nationale et diversifier l’offre domestique et les exportations de biens et services pour rétablir la viabilité de la balance des paiements et limiter l’érosion des réserves de change.
L’Algérie a exporté pour 4 milliards de dollars de produits hors pétrole et gaz au 1er semestre de l’année en cours, en hausse de 42% par rapport à la même période de l’année dernière. « Les exportations hors hydrocarbures ont enregistré une hausse sensible de 42%, passant de 2,61 milliards de dollars à fin août 2021, à près de 4 milliards de dollars à fin août 2022 », a indiqué le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, aujourd’hui, lors d’une plénière, à l’Assemblée, consacrée à la présentation de la Déclaration de politique générale de son gouvernement. Plus explicite, le Premier ministre a précisé qu’à fin août 2022, la balance commerciale « a enregistré un excédent de près de 14 milliards de dollars, contre un déficit de 862 millions dollars durant la même période de 2021 », rappelant que ce déficit avait atteint 10,6 milliards de dollars en 2020. Conséquemment à cette hausse de l’excédent commercial de l’Algérie, due, en grande partie, à la remontée spectaculaire de cours pétroliers mondiaux en 2021, la balance des paiements a enregistré, elle aussi, un excédent de l’ordre de 9,1 milliards de dollars, contre un déficit de 4,4 milliards de dollars durant la même période en 2021, selon le Premier ministre.
« L’Algérie a œuvré, en 2021, à la reprise de l’activité économique après une baisse significative enregistrée en 2020 du fait de la pandémie de la Covid-19 », a-t-il fait remarqué, relevant que « l’économie algérienne a ainsi connu, en 2021, un effet de rattrapage caractérisé par une croissance économique de +4,7% ». Cela fait plusieurs années que les comptes extérieurs du pays n’ont pas retrouvé ces couleurs. La dégringolade des prix du pétrole, amorcée depuis la mi-2014, a été à la source directe du creusement des déficits jumeaux, à savoir le déficit budgétaire et le déficit du compte courant. Le stock en devises investi dans les banques souveraines occidentales a fondu comme une neige au soleil, car lié intimement au solde global de la balance des paiements, lequel a connu un déficit chronique tout au long des années ayant suivi le contrechoc pétrolier de la mi-2014 qui avait atteint, faut-il le rappeler, près de 20 milliards de dollars en 2020. Par conséquent, les réserves de change officielle de l’Algérie ont chuté d’un plus haut de près de 194 milliards de dollars au premier semestre de 2014 à 42 milliards de dollars au premier semestre de l’année en cours, marquant ainsi une perte sèche d’environ 150 milliards de dollars.
La hausse de l’excédent commercial et, plus globalement, de celui de la balance des paiements pourrait contribuer à remettre le solde global des réserves de change sur une tendance haussière. La question qui se pose est celle de savoir si cette remontée des cours du brut est de longue durée ou bien due à des facteurs plutôt conjoncturels.
Ali. T.