Depuis avril dernier, les prix du gaz sur les marchés internationaux ont quadruplé, mettant en difficultés les ménages et même les entreprises européennes. Le gaz permet de produire 20 % du courant électrique en Europe, ce qui explique la hausse de la facture énergétique.
Cette hausse du prix du gaz en Europe est liée, selon les spécialistes, à la hausse dans le reste du monde et en particulier en Asie, qui a connu aussi un hiver froid. La sécheresse au Brésil cet été, qui a réduit la production d’hydroélectricité et dans le sud de la Chine, ont encore fait grimper les besoins en gaz. Ce qui a fait flamber les prix du GNL partout et l’Europe peine à rivaliser avec l’Asie, où les prix spot sont encore plus élevés qu’en Europe, pour se fournir en GNL américain ou qatari.
En Europe, la quasi totalité des besoins en gaz est importée. La production européenne de gaz naturel a disparu en France et elle est en train de disparaître aux Pays-Bas. Il ne restera bientôt plus en Europe que la production gazière de la Norvège, pays qui n’est pas dans la zone euro.
La moitié des importations européennes provient de la Russie, une autre partie de l’Algérie et un peu de Libye. Mais un tiers de nos importations est aussi acheté sur le marché mondial. Pour ce dernier tiers, c’est du gaz naturel liquéfié, il nous faut donc le regazéifier pour le mettre dans les tuyaux européens », a-t-il précisé.
Ainsi, En Espagne les factures d’électricité ont augmenté de 37 % en un an, alors qu’en Italie, la facture enregistre une hausse vertigineuse de 30 % pour le gaz et 40 % pour l’électricité. En Belgique, où les prix de l’énergie étaient déjà parmi les plus élevés d’Europe, on estime que, dans le pays, un ménage sur cinq est en situation de « précarité énergétique » avant l’hiver.
Une production européenne en fort recul
La Bank of America s’attend à ce que les prix du gaz restent élevés. Ils devraient progresser d’environ 30% en septembre et de 7% en octobre prochain, estime la même banque. Les expert voient la tendance haussière des prix se poursuivre au moins jusqu’au printemps prochain.
En parallèle à cette situation, la production de gaz naturel européen est en fort recul. Ce qui a encore enfoncé la crise dans la région. Aux Pays-Bas, principal producteur de gaz de l’Union européenne, voit la production du gisement de Groningen décliner rapidement depuis l’an dernier.
Si l’Algérie a augmenté ses livraisons au premier semestre, celles-ci compensent les exportations moindres de la Norvège et du Royaume-Uni, pour cause de maintenance.
Gazprom estime que même si Nord Stream 2 était mis en service à la fin de l’année, il ne pourrait acheminer que 5 milliards de m3 supplémentaires vers l’Europe en 2021, ce qui ne changera pas grand-chose à la situation.
Une aubaine pour l’Algérie
La tendance haussière des prix du gaz en Europe, permettra à l’Algérie de générer des revenus supplémentaires. La compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach, commercialise la plus grande partie de ses ventes sur le marché européen, à travers des contrats de long terme.
Selon l’indice néerlandais du gaz TTF, le prix du mégawattheure a atteint 79 euros, un record jamais atteint auparavant en Europe. Ceci indique que la compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach, va engranger des revenus record au moins jusqu’au printemps prochain.
Une occasion pour le groupe public de compenser les pertes de l’année 2020, causées par la pandémie qui a diminué les vents de la compagnie et baissé le prix du brut.