Vendredi dernier, la capitale a connu la plus grande mobilisation populaire dans le cadre des marches du Hirak, depuis leur reprise, le 22 février dernier.
Surprise ! Le dispositif sécuritaire déployé habituellement dans le périmètre centre de la capitale était considérablement réduit. Quelques fourgons blindés de la police (une dizaine) ont été déployés aux alentours de la Grande Poste, place Maurice Audin et une autre dizaine de véhicules installés au niveau de la rue Didouche Mourad.
A peine la prière du vendredi terminée, que les premiers groupe de manifestants ont déferlé sur les trois axes habituels : la rue Didouche Mourad, la Place 1er Mai et le quartier de Bab El Oued.
« Nous faisons preuve d’un patriotisme viscéral »
A la veille du 107ème vendredi du Hirak, une annonce politique est venue troubler la quiétude des algériens. Une information sur la présentation par le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, d’un avant-projet de loi sur la déchéance de nationalité, lors du dernier Conseil du gouvernement, a embraser les réseaux sociaux.
En effet, entre adjuvants et opposants, le débat, âpre, a vite tourné à l’avantage des contestataires de cette loi, qu’il jugent « scélérate » et « anticonstitutionnelle ».
Dans la rue, c’est le même son de cloche qui retentit dès le début de la marche. Les slogans « anti-zeghmati » fusent de toutes parts ! « Matkhawfounach bel djinssia, hna fi kloubna Elwatania » (Inutile de nous menacer avec la nationalité car nous la portons dans nos cœurs de patriotes » ou encore » Nous sommes fiers de notre diaspora ».
Et pour cause, ce projet de loi vise à déchoir de leur nationalité, tous les individus algériens vivant à l’étranger, qui seraient coupables de crimes portant atteinte à l’unité national ».
D’autre part, plusieurs slogans antisystème ont également été scandés par la vox populi du Hirak, à l’encontre des tenants du pouvoir, à commencer par le président Abdelmadjid Tebboune, dont la dernière apparition médiatique n’a pas convaincu tout le monde.
A l’approche d’un nouveau scrutin législatif dont les contours attendent d’être définis par la nouvelle loi électorale, les slogans hostiles aux élection refont leur apparition, à travers un rappel du rejet des élections présidentielles du 12 décembre 2019. « Ma votina ma andna rais » (On a pas voté, par conséquent, on a pas de président).
Un autre carton rouge
Une fois encore, et à l’exception de quelques cas, les mesures de protection contre la pandémie du Covid-19, n’ont pas été respectées par les manifestants, et ce malgré les appels et les campagnes de sensibilisation lancées par certains collectifs de militants ou d’étudiants.