Le rapport annuel de Human Rights Watch (HRW) sur les droits humains dans le monde aborde plusieurs aspects de la situation en Algérie, en mettant en lumière des préoccupations liées aux libertés fondamentales et à la gestion des voix critiques.
Le document souligne que les autorités algériennes ont adopté des mesures visant à encadrer l’expression publique, la presse et les mouvements associatifs, dans un contexte où la stabilité nationale et la sécurité sont des priorités affichées.
Concernant l’élection présidentielle de septembre 2023, le rapport note que le président Abdelmadjid Tebboune a été réélu avec 84,3 % des voix. HRW mentionne que cette élection s’est déroulée dans un environnement marqué par un contrôle médiatique et une limitation des débats politiques. Par ailleurs, il est indiqué que certaines arrestations ont eu lieu pendant la campagne électorale, visant des individus pour leurs déclarations ou leur activisme pacifique.
Le rapport évoque également des cas où des activistes, journalistes et avocats ont fait l’objet de poursuites judiciaires pour leurs opinions, dans le cadre de l’application de lois existantes, y compris celles relatives à la lutte contre le terrorisme. HRW cite plusieurs exemples de personnes détenues pour des motifs liés à leurs prises de position publiques.
En ce qui concerne la liberté de la presse, le rapport fait référence au classement de Reporters sans frontières, qui place l’Algérie à la 139ème position sur 180 pays dans son baromètre 2024, notant une légère baisse par rapport à l’année précédente. Il est mentionné que des journalistes ont été interpellés dans l’exercice de leur profession, ce qui soulève des questions sur les conditions de travail des médias.
Sur le plan des libertés d’association et de réunion, HRW relève que les autorités algériennes ont renforcé leur cadre législatif, notamment en criminalisant certains actes jugés sensibles pour la sécurité nationale ou l’économie. Ces dispositions, selon le rapport, visent à préserver l’ordre public et les intérêts stratégiques du pays.
Enfin, le rapport aborde la question des migrations, indiquant que les autorités algériennes ont procédé à des expulsions de migrants vers le Niger, une pratique qui, selon HRW, soulève des préoccupations humanitaires, notamment en ce qui concerne les conditions de ces transferts.
Dans l’ensemble, le rapport de HRW met en avant des défis liés à la conciliation entre la protection des droits humains et les impératifs de sécurité et de stabilité nationale en Algérie. Il appelle à un dialogue pour renforcer les garanties des libertés fondamentales tout en tenant compte des spécificités du contexte algérien.