Après avoir signé une hausse hebdomadaire par une nette remontée vendredi, les cours du pétrole avaient beaucoup de mal à progresser en ce début de semaine marqué par un repli du fait des doutes des investisseurs quant à un très peu probable accord des producteurs sur un éventuel gel de la production.
Lundi en milieu de matinée, les prix du pétrole en cours d’échanges européens, souffraient de la morosité d’un marché plus qu’hésitant du fait d’une offre jugée encore surabondante, avec un baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre à 46,96 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, lâchant 1 cent par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en septembre prenait, quant à lui, 9 cents, à 44,58 dollars.
En Asie, les prix du pétrole ont continué ce lundi à grimper, encouragés par les espoirs suscités par l’annonce d’une réunion informelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) fin septembre à Alger, au cours de laquelle les membres du cartel pourraient décider d’un gel de la production.
Vers 03H20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre gagnait 37 cents à 44,86 dollars, dans les échanges électroniques.
Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en octobre, progressait de 35 cents, à 47,32 dollars.
Les cours qui avaient chuté en juillet, du fait des appréhensions résultant du niveau élevé de l’offre ainsi que des incertitudes sur la demande, tentent, tant bien que mal, de se redresser dans un marché caractérisé par d’importantes fluctuations depuis le début août.
L’annonce d’une réunion de l’Opep a encouragé les prix
Les cours ont été soutenus la semaine dernière, notamment, par les déclarations du ministre saoudien du Pétrole, Khalid al-Falih, qui ont été jugées de bon augure dans la perspective de la prochaine réunion de l’Opep à Alger qui a relancé les espoirs d’un accord sur le gel de la production, après l’échec d’une réunion en avril dernier entre la Russie et la majorité des membres du cartel.
Le WTI avait encore pris vendredi un dollar à 44,49 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait monté de 93 cents à 46,97 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
«Le pétrole est désormais proche du prix d’équilibre et à moins d’autres développements, je m’attends à ce qu’il se maintienne autour de 44 à 45 dollars cette semaine», avait déclaré à Bloomberg News, Michael McCarthy, analyste chez CMC Markets.
Accord peu probable de l’Opep sur le gel de la production selon les analystes
Cependant, plusieurs experts se montrent prudents quant à la perspective d’un gel de la production. «Un accord est toujours improbable», a estimé Capital Economics qui note également que dans la mesure où la plupart des pays produisent quasiment à leurs pleines capacités, un éventuel accord sur le gel de la production aux niveaux actuels «n’est guère susceptible d’accélérer significativement le rééquilibrage du marché»
Beaucoup d’investisseurs semblaient, eux aussi, peu convaincus ce lundi, que l’Opep parvienne à un accord, compte tenu des divergences entre certains de ses membres et plus particulièrement les rivalités entre l’Arabie saoudite, principal acteur du cartel, et l’Iran.
«Y aura-t-il une réunion sérieuse et peut-on en attendre quelque chose ? Pour faire court, les réponses sont respectivement +peut-être+ et +non+ », prédit David Hufton, analyste de PVM.
Les experts de Commerzbank semblaient aussi peu convaincus de la possibilité d’un accord: «La Russie a signalé son intention d’en discuter aussi +si nécessaire+, mais on risque d’en rester à de simples paroles, comme souvent dans le passé».
Evoquant la Russie, ils estimaient en revanche que la récente nouvelle escalade verbale entre Moscou et Kiev pourrait avoir davantage d’impact sur les cours dans les semaines à venir, un conflit ouvert en Crimée risquant d’avoir de lourdes conséquences sur le transit du pétrole à travers l’Ukraine.
Mais dans l’immédiat, les cours souffraient toujours d’une offre surabondante qui plombe les prix depuis plus de deux ans.
Vendredi, le groupe privé Baker Hughes a publié son décompte hebdomadaire des puits de forage en activité aux États-Unis, qui a fait apparaître une hausse des puits pour la septième semaine consécutive. Cette donnée laissait penser que les Etats-Unis, dont la production de pétrole de schiste avait souffert de la chute des cours ces deux dernières années, pourraient élever ses volumes de production dans les mois à venir. Une nouvelle qui fait craindre, selon certains observateurs, un rebond à terme de la production américaine qui viendrait peser davantage sur les prix.