L’accueil des investissements directs étrangers (IDE) en Algérie a encore beaucoup de retard à rattraper. De ce fait, l’économie algérienne devra commencer par prendre la mesure de ce retard en matière d’attraction des IDE. C’est ce que résume la dernière note du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise ( CARE) sous le thème : « pour des flux plus substantiels d’IDE en Algérie ».
Publié vendredi, dans la série d’études sur le climat des affaires en Algérie après la promulgation de la nouvelle loi régissant l’investissement en Algérie , cette note relève la nécessité de mettre en place une politique proactive vis-à-vis des IDE en prenant en considération plusieurs points. Sur la base des données de la conférence des Nations Unies sur le développement et le commerce ( CNUCED sur les stocks d’IDE, CARE a émis une série de propositions.
Les chiffres de la CNUCED montrent globalement la faiblesse du niveau du stock des IDE sur le territoire national, par rapport au PIB. Avec 34,5 milliards de dollars en 2021 soit 20,5% du PIB , ce niveau est nettement en-deçà de celui observée dans la région africaine ou arabe, en moyenne des pays en développement et encore plus par rapport à celui enregistré plus globalement, à l’échelle mondiale. En Afrique, il était de 1026 milliards de dollars ( pour 37,5% du PIB) et dans le monde arabe, ce stock était de 1009 milliards de dollars ( soit 34,9% du PIB)
Sur une longue période, même si les progrès en termes d’accueil des IDE en Algérie sont indéniables (3,6% du PIB en 1980 contre 12,1% en 2010 toujours selon la CNUCED), ils restent en deçà de la dynamique observée à l’échelle de l’économie mondiale.
A la lumière de ces chiffres, CARE analyse : «Si des progrès certains ont été enregistrés au cours des vingt dernières années en termes d’accueil des IDE , il est patent en revanche que l’Algérie accuse de gros retards par rapport au reste du monde, et singulièrement au regard des économies des régions africaine et arabe. Autant d’éléments qui appellent à faire suivre la levée des verrous légaux et par « une démarche volontariste avec des prolongements concrets sur le terrain, ainsi que par la cohérence d’une politique publique à adresser aux investisseurs internationaux ».
Cette démarche devrait se baser selon CARE sur certains critères, à commencer par la mise en place d’une banque de données sur les IDE , l’établissement d’une évaluation régulière dans ce cadre , l’ouverture du champ aux PME et l’adoption de la transparence dans les procédures applicables aux IDE.