Le journaliste et directeur de l’agence de l’Agence de communication Interface Médias, Ihsane El Kadi, est le lauréat du prix Omar Ouartilène 2019 de la liberté de la presse. Un prix qui lui a été décerné ce 29 février, par la fondation Omar Ouartilène du quotidien d’El Khabar.
Lors de la cérémonie de remise du prix, Ihsane El Kadi a relevé que le journalisme est un métier pas comme les autres. On n’y vient que par conviction. A l’assistance le directeur de Intreface Médias, a souligné ce qui donne ce caractère exceptionnel à ce métier. « C’est d’abord un engagement « personnel » ensuite un « travail collectif » et enfin un des rares métiers qui changent à une vitesse vertigineuse.
Le métier de « tous les changements » et des « défis technologiques ». Des défis qui ont fat qu’aujourd’hui beaucoup de citoyens sont devenus des « journalistes sur les réseaux sociaux ». Un défi qui exige des journalistes d’être à la hauteur des avancées de leur métier.
Journaliste depuis le début des années 80, Ihsane El Kadi, a travaillé dans la presse publique et a milité au sein du Mouvement des Journalistes Algériens (MJA) qui sous le parti unique, et avant même l’ouverture provoquée par les émeutes d’octobre 1988, défendait un journalisme de service public et non de servitude politique. Il a également été du combat démocratique. Il a fait partie des personnes arrêtées au lendemain du 20 avril 1980.
Au lendemain des Législatives du 26 décembre 1991 et la crise qui a poussé le Président Chadli Bendejdid à la démission, Ihsane El Kadi a fait partie des rares journalistes qui s’étaient ouvertement opposés à l’arrêt du processus électoral remporté dans son premier tour par le Front islamique du Salut (FIS) dissous.
Une position qu’il maintiendra en soutenant le “contrat de Rome”, la proposition de solution de la crise de l’opposition algérienne, violemment dénoncée par le pouvoir et par une grande partie partie des médias algériens. Il sera, l’un des fondateurs du journal La Tribune dirigé par Kheireddine Ameyar en octobre 1994.
Il fait partie de l’équipe d’Algeria Interface, journal électronique fondé en 1999, avec un soutien de la fondation suédoise Olof-Palm. Un site pionnier qualifié par Courrier International de journal en ligne qui “offre de l’information politique et économique pointue ainsi que de nombreux reportages et une galerie de portraits très bien documentés. Algeria Interface était souvent repris par les quotidiens algériens pour ses informations de qualité.” C’est cette expérience qui donnera naissance par la suite au lancement d’Interface Media qui édite le journal en ligne Maghreb Emergent et par la suite sa radio web Radio M.
Dans un pays où le poids du pouvoir sur les médias est pesant, militer pour les libertés va de soi pour le journaliste. Ihsane El Kadi fera partie en 2008, avec notamment Boudoukha Ali-Bey, Baya Gacemi, Yassine Temlali, Abed Charef, Saïd Djaafer et d’autres de l’Initiative civile pour le respect de la Constitution (ICRC) qui a tenté de mobiliser l’opinion et les acteurs de la société contre la révision de la constitution pour permettre à Bouteflika d’aller vers un troisième mandat et même la présidence à vie…
Ihsane El Kadi, passionné de football, est un journaliste politique et économique.
Avec Interface Media, il fait le pari, encore peu partagé en 2008 et malgré un écosystème hostile, de la presse en ligne. Après le journal en ligne Maghreb Emergent, il lance Radio M, dont l’émission phare, le Café Presse Politique (CPP) lancée à la veille du 4eme mandat, bouscule les tabous de la presse par sa liberté de parole et d’analyse.
Le prix Pmar Ouatilène récompense, ainsi, un journaliste totalement engagé dans les batailles pour les libertés et la démocratie en Algérie.