Le procès du journaliste incarcéré et directeur éditorial des médias » Radio M » et « Maghreb Emergent », Ihsane El Kadi, se tiendra le dimanche 12 mars 2023 au tribunal de Sidi M’hamed à Alger, a-t-on appris auprès de ses avocats.
Plusieurs charges contre le journaliste, retenues initialement, ont été abandonnées par le juge. Il est désormais poursuivi pour un seul chef d’inculpation lié à un présumé « financement étranger de son entreprise ». Il s’agit de l’article 95bis du code pénal lequel punit « d’un emprisonnement de cinq à sept ans et d’une amende de 500.000 DA à 700.000 DA, quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage, par tout moyen, d’un État, d’une institution ou de tout autre organisme public ou privé ou de toute personne morale ou physique, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’Etat, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, aux intérêts fondamentaux de l’Algérie ou à la sécurité et à l’ordre publics. La peine est portée au double, lorsque les fonds sont reçus dans le cadre d’une association, d’un groupe, d’une organisation ou d’une entente, qu’elle qu’en soit la forme ou la dénomination. ».
La même source a confirmé que l’entreprise éditrice des deux médias, Interface Médias, est aussi poursuivie dans le dossier du journaliste et directeur éditorial, Ihsane El Kadi. « L’autorité de régulation de l’audiovisuel en Algérie l’ARAV s’est constituée comme partie civile contre l’entreprise » ont confirmé les avocats.
Fixé pour ce dimanche 26 février, l’examen de la demande de liberté provisoire en appel pour Ihsane El Kadi, par la chambre d’accusation de la Cour d’Alger, n’a pas encore eu lieu pour le l’heure. Les avocats du journaliste qui réclament le changement de la composante, sont en attente d’une réponse à la demande de récusation qui sera rendu au maximum mardi 28 février 2023.
A la veille de cet examen par la chambre d’accusation de la Cour d’Alger, le Chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune a fait, une digression pour s’attaquer, en termes à peine voilés, au journaliste incarcéré et ses médias . De quoi s’interroger si celà ne risquerait pas d’influer sur le travail de la justice.
« Comment extraire les journaux des puissances de l’argent » ?”, l’interroge un des journalistes. «Voyez-vous…un khabardj. Nous avons fermé une chose (médias) illégale et voilà que les avocats se réunissent je ne sais pas où (…), l’Algérie est visée », a déclaré Tebboune dans des sous-entendus qui semblent cibler Ihsane El Kadi, ses médias et son collectif international de défense.
Intervenant à l’occasion d’une conférence organisée mardi à Paris, sur le thème des droits de l’Homme en Algérie, à l’occasion du quatrième anniversaire du « Hirak », l’avocat Pierre Brunisso, membre du collectif international de défense du journaliste, Ihsane El Kadi, a renouvelé la demande de libération immédiate du directeur du pôle éditorial de « Radio M » et de « Maghreb Emergent » et la levée des scellés sur ces deux médias.
“C’est pour accréditer la thèse que les journalistes démocrates et accomplis sont en France et pas ici”, a ajouté Tebboune.