« Il faut faire le ménage dans l’industrie de la boisson en Algérie afin de mettre fin à la nuisance des producteurs qui travaillent dans le circuit informel », a déclaré, lundi sur Radio M, Slim Othmani, président de NCA Rouiba et président du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE).
M. Othmani estime cette mesure est nécessaire dans un contexte plutôt difficile pour le secteur de la boisson. Il n’exclut pas, d’ailleurs, la disparition, à termes, de certaines entreprises et le regroupement de quelques autres afin d’assurer leur survie.
Plus généralement, le président de NCA Rouiba déplore le fait que les autorités algériennes ne ciblent que les opérateurs qui travaillent dans la légalité alors que ceux qui activent dans l’ombre ne sont pas inquiétés où du moins pas suffisamment.
« Nous sentons que (l’Etat) va chercher l’impôt là où c’est facile d’aller le chercher » regrette M. Othmani qui rappelle que l’année 2016 a été « extrêmement difficile » pour les producteurs de boissons.
La dévaluation du dinar avec son impact sur le pouvoir d’achat est l’un des facteurs à l’origine de la situation que connaît le secteur à côté de la concurrence déloyale. Le trop grand nombre d’opérateurs évoluant dans cette industrie aurait également créé un certain déséquilibre, selon lui.
Surcapacités
« Dans le fichier du registre du commerce, les entreprises spécialisées dans la production de boissons sont au nombre de 1400 », explique-t-il. Le marché se trouve également en situation de surcapacité, d’après lui.
« Pour un marché de 3,5 milliards de litres (par an) de boissons non alcoolisées, vous avez des équipements destinées à produire entre 40 et 50 milliards de litres », souligne M. Othmani. Il explique cette situation par les avantages octroyés par l’Agence nationale de développement des investissements (ANDI).
« On ne peut pas reprocher à l’ANDI d’avoir pris des mesures pour encourager l’investissement dans différents secteurs, mais c’est surtout le manque d’imagination et de créativité de la sphère entrepreneuriale que l’on relève » poursuit-il.
L’augmentation des prix de l’énergie a également eu un impact sur les coûts de production des boissons, ajoute-t-il, signalant que les augmentations des prix opérées par son entreprise, au début de l’année, étaient inévitables.
« Vous avez le choix entre augmenter vos prix et diminuer vos marges. Si vous diminuez vos marges vous faites plaisir au gouvernement mais pas à l’Algérie parce que vous hypothéquez les investissements futurs », soutient-il.