L’Algérie pourrait voir ses commandes de blé, depuis l’Argentine, reportées voir même annulées. Une perspective envisagée en raison de la sécheresse qui frappe ce pays de l’Amérique du sud.
En effet, le gouvernement argentin s’apprête à annoncer, dans quelques jours, des mesures, pour permettre aux exportateurs de blé de retarder les expéditions convenues, après qu’une sécheresse majeure ait frappé la récolte, rapporte l’agence Reuters.
Ces conditions ont suscité des inquiétudes du gouvernement quant à l’approvisionnement intérieur du pays en blé.
Selon une source de la chambre d’exportation de céréales du pays (CEC), citée par Reuters, « des mesures seraient publiées dans les prochains jours, pour permettre aux entreprises de reprogrammer les exportations de blé convenues sans encourir l’amende normale de 15% des autorités ».
Ainsi, l’Argentine, un des principaux exportateurs de blé au monde, cherchera à retarder les exportations de céréales au milieu d’une sécheresse qui menace de provoquer la pire récolte depuis près d’une décennie.
Les contrats pourraient êtres renégociés
« Si le gouvernement veut le faire, (reporter les livraisons) qu’il le fasse maintenant, car nous devons parler à nos clients en Indonésie, au Maroc, en Algérie et en Égypte et renégocier les contrats », a déclaré à Reuters la source de la CEC.
Cette décision pourrait encore faire augmenter les prix mondiaux des céréales, après que la sécheresse ait frappé les producteurs aux États-Unis et le ralentissement des exportations après l’offensive russe en Ukraine.
La principale bourse des céréales de Rosario a revu à la baisse ses prévisions de récolte de blé de l’Argentine pour 2022-2023, estimées à 13,7 millions de tonnes. Ce qui représente le taux le plus bas du pays en sept ans, bien en deçà des 23 millions de tonnes de la récolte de 2021-2022.
Selon des données officielles, les producteurs du pays ont prévu 8,9 millions de tonnes de blés d’exportation pour 2022-2023.
La consommation intérieure de blé de l’Argentine pour la récolte 2021-2022 s’est élevée à 7,6 millions de tonnes.
Diego Cifarelli, chef de l’organisme argentin de l’industrie de la minoterie (FAIM), a déclaré à Reuters que le secteur était « préoccupé » par l’approvisionnement, en affirmant que des pourparlers ont eu lieu avec le gouvernement, sur les retards potentiels d’exportations.
Il a, cependant, déclaré que s « s’il n’y avait plus de pertes de blé, la demande pourrait être satisfaite, même si la rareté pourrait faire grimper les prix ».