Le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Reda Tir, a souligné l’intérêt de l’intégration des concepts de droits de propriété intellectuelle, de normes sanitaires ainsi que la promotion de la mission de veille stratégique dans le modèle économique du secteur de l’industrie pharmaceutique.
Lors d’un séminaire organisé mercredi par le CNESE, intitulé : « L’industrie pharmaceutique et les brevets », le patron du CNESE s’est exprimé en faveur d’un nouveau modèle économique donnant une place plus importante aux brevets dans l’industrie pharmaceutique est « nécessaire » pour le développement du secteur au plan national,
« La question du brevet dans ses aspects d’acquisition et d’exploitation doit être traitée avec la plus grande attention, y compris les brevets qui sont tombés dans le domaine public », a affirmé M. Tir
« L’industrie pharmaceutique s’appuie sur la recherche et développement (R&D) en tant que vecteur d’innovation et nécessite de forts investissements devant être protégés. Ces investissements ainsi que la protection de la propriété intellectuelle sont des défis à relever par cette industrie afin d’assurer la sécurité sanitaire face aux nouvelles exigences », a-t-il fait observer.
De plus, selon M. Tir, des démarches devraient être entreprises à l’endroit des grands producteurs internationaux pour créer des partenariats gagnant-gagnant « pour les convaincre de délocaliser des unités de fabrication vers le marché national pour satisfaire les besoins locaux et ceux des marchés environnants africains et arabes ».
Concernant le financement de l’innovation le président du CNESE suggère que le gouvernement puisse travailler sur la notion de capital-risque et de capital-investissement. « Ce sont des fonds qu’on alloue à des start-up ou à des PME innovantes pour développer un nouveau produit sur un marché généralement incertain », a-t-il expliqué.
Pour ce faire, M. Tir recommande d’adapter le système financier national dont la Bourse d’Alger à ce type de mécanisme appelant également le secteur privé à s’impliquer aussi dans le financement de la recherche et développement « car le financement par les aides publics ne suffira pas ».
Pour sa part, la PDG du groupe Saidal, Fatoum Akacem, a estimé que des réformes doivent être engagées dans le secteur de l’industrie pharmaceutique pour permettre le développement de l’innovation et de la R&D dans le secteur afin de réduire le recours aux produits importés.
Ces réformes à engager pour le développement de l’industrie pharmaceutique concernent notamment l’allégement des procédures pour l’approvisionnement des besoins nécessaires pour la R&D, a indiqué Mme Akacem.
Il s’agit aussi de l’allègement des modalités d’enregistrement des nouveaux médicaments en favorisant la soumission électronique et de la diminution des délais d’obtention des autorisations de mise sur le marché ainsi que la promotion des essais cliniques pour les études de bioéquivalence en prévision de l’exportation algérienne en médicament.
En outre, la P-DG de Saidal a recommandé la création d’une institution spécialisée pour l’homologation des nouveaux produits innovants.
Par ailleurs, « dans le cadre de son plan de développement, Saidal a investi dans un nouveau Centre de recherche et développement (CRD) et un nouveau Centre de bioéquivalence (CBE) dotés d’une technologie moderne répondant aux normes nationales et internationales », a indiqué Mme Akacem.
Le CRD a pour rôle de développer la gamme de produits pour essayer de toucher un maximum d’axes thérapeutiques.
De plus, pour avoir le monopole exploitation sur les produits de la R&D et de l’innovation le groupe Saidal a initié un processus de protection des données scientifiques et techniques, notamment en déposant 17 brevets auprès de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI).
En outre, le CBE a pour objectif de réaliser des prestations de service dans le domaine de la recherche biomédicale.
Avec APS