Intel ne croit pas à la fin de la loi Moore. Son CEO affirme que l’entreprise fait tout son possible pour donner encore de la vie à cette loi. Cependant, sur le terrain, la firme américaine trouve des difficultés pour aider la loi de Moore à fêter son cinquantenaire. Intel a beaucoup de mal à assurer la transition vers la gravure en 14 nm (nanomètre). Les premiers processeurs Broadwell (14 nm) auraient du arriver en masse en 2014, mais seules quelques machines ont pu bénéficier de cette performance, celle de réduire la taille des pistes afin de baisser la consommation d’énergie tout en augmentant le nombre de transistors et les fréquences des puces. Pour rappel, en 1965, Gordon Moore, alors ingénieur de Fairchild Semiconductor, devenu plus tard un des trois fondateurs de la société Intel, affirmait, dans un article, publié dans la prestigieuse revue « Electronics Magazine », que le nombre de transistors, par circuit intégré (mémoire et processeur) de même taille, sur un microprocesseur, doublerait tous les 18 mois. Ce qui fait croitre la puissance des ordinateurs d’une manière exponentielle. En effet, le transistor transporte le flux d’électricité dans le silicium avec optimisation de la consommation d’énergie et surtout une miniaturisation de son dispositif.
Des millions de transistors ont été alors intégrés dans les puces afin d’augmenter la vitesse de traitement des données et de multiplier le nombre de fonctionnalités. Cette performance, baptisée « Loi de Moore », a donné naissance à des puces de plus en plus petites. Elle a été, donc, un tournant dans l’histoire des sciences de l’ordinateur. Le physicien américain Michio Kaku explique dans son dernier livre « Physics of the Future » que la loi de Moore se heurterait à une limite physique vers l’année 2020. La lumière ultraviolette ne suffira plus pour graver des circuits toujours plus petits sur des plaquettes de silicium. Les transistors seront si petits que les électrons s’échapperont des fils. Un tel arrêt provoquera un désastre économique international. Mais, Intel tente à chaque occasion de contredire les affirmations de Michio Kaku. La société serait sur le point de mettre en œuvre de nouvelles technologies, comme la lithographie EUV (ultraviolet) ou encore l’utilisation de plaquettes de 450 millimètres, afin d’abandonner l’utilisation du silicium. Mieux, les ingénieurs d’Intel sont persuadés que la barrière des 10 nm voire des 7 nm reste tout à fait à leur portée. Les promesses de la loi de Moore seront-elles maintenues par Intel ? L’avenir nous le dira.