Fondée par un groupe de journalistes, dont El Kadi Ihsane, en 2002, l’agence Interface Médias est devenue Interface Médias SPA en 2007 avec, dix ans plus tard, un capital de plus de 40 millions de dinars et trente actionnaires, dont l’actuel directeur général et directeur du pôle éditorial. L’entreprise comporte deux grands pôles d’activité, un pôle éditorial et un pôle de services aux entreprises, et emploie une trentaine de salariés.
Par S. Merad
L’objet d’Interface Médias SPA s’est étendu, dès 2015, vers la communication et les relations presse notamment du fait du tarissement des revenus publicitaires. Les revenus du pôle éditorial étaient composés de contrats publicitaires directs sur Maghreb Emergent, du sponsoring de contenus édités sur la presse papier (les suppléments économiques et technologies de l’information, IT) et des rubriques dédiées à de grandes enseignes. Des productions de contenus dédiés aux clients (Khabarni de Ooredoo par exemple) ont constitué une seconde source aux revenus générés par le métier du journalisme. C’est à partir de 2014/2015 que le pôle « services aux entreprises » est devenu la première source de revenus de Interface Médias SPA, avec les clients fidélisés (veille presse, évènements, RP notamment).
Interface Médias SPA a cependant poursuivi son investissement prioritaire dans les médias, en lançant Radio M en 2013 et la franchise algérienne du Huffington Post en 2014, dans le cadre d’une filiale, alors même que les perspectives de générer des revenus sur des médias électroniques devenaient plus incertaines.
L’entreprise s’est, malgré les difficultés, développée avec une progression annuelle du chiffre d’affaires qui a atteint en 2018 plus de 60 millions de DA. Le développement de IM SPA a été freiné en 2019-2020, suite à l’arrêt provoqué par la COVID qui a réduit le chiffre d’affaires de près de la moitié, et les tracasseries que les autorités ont fait subir à Interface Médias et son directeur Ihsane El Kadi. Une situation qui a fait fuir un certain nombre de sponsors habituels. La continuité de service dans Interface Médias s’est faite au détriment du paiement de la dette fiscale (plus de 60 millions de dinars, pénalités comprises) et en partie sur la dette sociale auprès de la CNAS (9 millions de dinars). L’entreprise a négocié avec le personnel des réductions de salaires conséquentes pour passer les deux années de 2019 et de 2020, qui ont été compensées par des indemnités à chaque fois que cela a été possible.
Pour les responsables de Interface Médias, la longue durée de la pandémie est venue, comme pour toutes les autres activités économiques, rendre plus compliquée la concrétisation d’un développement stratégique de IM SPA, qui escomptait à travers l’essor de ses marques médiatiques, Radio M (web-radio), Radio M le site d’information généraliste, et Maghreb Emergent, devenir dans les prochaines années, l’un des groupes médias les plus innovants et les plus impactant sur l’opinion publique algérienne.