Les grandes entreprises de la tech, dont les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), sont peu présentes ou ne le sont pas dans le continent africain. C’est évident. C’est la région du monde la moins connectée, mais c’est la région qui suscite le plus d’intérêts au développement et à l’investissement.
Mardi 26 octobre, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu « des représentants du réseau social Meta (Facebook) la société « Meta » conduite par M. Kojo Boiké, Vice-Président des Politiques Publiques auprès des Gouvernements pour l’Afrique, le Moyen-Orient et la Turquie ». Il s’agit de la première rencontre entre l’exécutif algérien avec des représentants du géant mondial de l’internet et des réseaux sociaux.
Selon le communiqué de la présidence de la république, la réunion qui s’est tenue à la présidence en présence du ministre de l’Économie de la connaissance et des startups, Yacine Mehdi Walid, a été « l’occasion de s’informer sur les capacités de l’Algérie dans l’utilisation des technologies modernes, garantissant la liberté d’expression loin des discours de haine, des calomnies et des insultes ».
Au début de l’année 2022, près de 17 millions d’Algériens sont inscrits sur le réseau social Facebook et plusieurs millions de personnes utilisent les applications Messanger et WhatsApp. Mais aussi plus de 60% de la population (environ 27 millions) ont accès à l’internet, ainsi le réseau de la fibre optique est en cours de déploiement sur le territoire national. Des capacités que l’Algérie peut mettre en avant pour attirer le géant mondial à investir localement et ouvrir ainsi sa première présence physique dans le continent.
En revanche, sur la question des libertés et précisément, la liberté d’expression, évoquée dans le communiqué de la présidence, il faut rappeler que le réseau social est devenu, en Algérie, un des rares moyens d’expression politique et sociale, en raison de la fermeture des espaces d’expression libre (télévision, radios, journaux).
Faut-il noter également qu’actuellement, des dizaines de citoyens sont poursuivi en justice et condamnés à de lourdes peines, pour avoir exprimé leur opinion politique sur Facebook. Durant les manifestations du Hirak en 2019 et 2020, le réseau social a été par ailleurs bridé durant les manifestations, ou encore durant les examens du baccalauréat où l’accès aux réseaux sociaux a été complètement coupé.
Jusque-là, les détails de cette rencontre entre les autorités algériennes et le réseau social ne sont pas communiqués, mis à part, la mise « en exergue des capacités d’infrastructure de l’Algérie, notamment le réseau de la fibre optique, et le développement rapide des startups, ce qui crée des opportunités de réussite dans les domaines de l’investissement et de la promotion de plusieurs secteurs de services ».