L’économie marocaine reste solide, et a réduit sa vulnérabilité face à certains chocs internes, note l’agence de notation Fitch Ratings. Le »bon point » de Fitch Rating rejoint celui en début d’année de la Coface, qui averti cependant sur la nécessaire amélioration de certains indicateurs.
Fitch Rating a maintenu dans sa dernière évaluation, la note »BBB- », c’est à dire qualité moyenne pour le crédit long terme dans la catégorie Investissements, pour le Maroc, et a relevé certaines améliorations sur des facteurs importants qui ont relativement diminué la vulnérabilité de l’économie du pays. L’agence a donc confirmé et reconduit sa note (BBB-), avec des perspectives stables au titre des dettes émises par le Maroc en monnaies étrangères sur le long terme, et un »BBB » pour les titres émis en monnaie locale, c’est à dire en dirhams. Fitch Ratings a maintenu le plafond de la note souveraine à »BBB- ». Cette note attribuée à l’économie marocaine est basée, selon l’agence, sur la stabilité macroéconomique et le faible taux de risque sur les finances, notamment publiques. Quant à la vulnérabilité de l’économie marocaine face aux chocs extérieurs, elle a été sensiblement réduite depuis la baisse des prix des produits pétroliers. La facture des importations de produits pétroliers et dérivés a nettement diminué depuis que les prix de pétrole sont descendus à moins de 50 dollars/baril. L’autre indicateur de nature à rassurer l’Agence de notation est l’émergence de nouvelles niches pour développer les exportations. La baisse de la facture énergétique a amélioré le stock des réserves de change du Maroc, un meilleur climat pour attirer les IDE, et une ligne de liquidité de 5 milliards de Dh allouée par le FMI. En début d’année, l’agence française d’assurance du commerce extérieur (Coface) avait déjà bien noté l’économie marocaine, maintenant sa note »A4 » pour le risque pour les investisseurs de s’installer dans les différents pays de la planète.
Les avertissements de la Coface
D’après Coface, c’est donc l’État le plus sûr du continent africain. Selon le cabinet d’experts, les points forts du royaume sont sa position géographique (proche du marché européen), sa stratégie de montée de gamme et de diversification de la production (automobile, aéronautique, électronique, offshoring, chimie, pharmacie, textile, agroalimentaire…), sa politique de stabilité macroéconomique et la stabilité politique. En outre, la Coface estime que « le déficit public se réduirait significativement en 2016 », grâce notamment au faible niveau des prix des hydrocarbures, qui va pouvoir favoriser la poursuite de la réforme des subventions publiques, ce qui a permis une économie de 31 milliards de dirhams en 2015 soit 3 % du PIB. Au Premier trimestre 2016, la facture pétrolière du Maroc a enregistré une baisse de 31,5% à 11,18 milliards de dirhams contre 16,32 Mds de DH une année auparavant. Selon l’Office des changes, la facture pétrolière du Maroc a enregistré un recul de 28% en 2015 à 66,84 Mds de Dh contre 92,78 Mds de Dh une année auparavant. A l’inverse, la Coface déplore plusieurs points faibles : une économie très dépendante des performances du secteur agricole, d’importantes disparités sociales et régionales, le taux de pauvreté élevé (bien qu’en baisse) ou encore la faiblesse de la productivité et de la compétitivité et le taux de chômage élevé.