Société Générale Algérie est une banque installée en Algérie depuis plus de 20 ans. Julien Sterenzy, membre du directoire de cette banque, revient, dans cet entretien accordé à Maghreb Emergent, sur l’engagement du groupe et ses investissements en Algérie. Il évoque aussi l’impact de la crise sanitaire sur l’entreprise.
Maghreb Emergent : après toutes ces années d’existences en Algérie, quelle est la place qu’occupe Société Générale Algérie actuellement sur le marché bancaire algérien en termes de parts de marché, de réseau et aussi d’investissements ?
Julien Sterenzy : C’est toujours assez difficile d’avoir des parts de marchés dans le milieu de la banque, mais Société Générale Algérie est la première des banques privées en Algérie. Et notre objectif est de garder cette place. Le groupe est très présent sur le continent africain et aussi, en Algérie. La preuve c’est que nous venons d’ouvrir deux nouvelles agences à Tizi-Ouzou et à Zéralda, sur Alger. Cette dernière représente la centième agence de l’entreprise.
En plus du réseau, nous investissons aussi beaucoup dans la filière expertise. Ceci, avec le renforcement des équipes en charge des opérations telles celles du change, qui est un axe important pour nos clients entreprises qui souhaitent, par exemple, couvrir leurs opérations d’importation et d’exportation.
Aussi, nous avons beaucoup investi sur la partie paiement en créant une filière d’expertise dédiée à ce segment, qui offre à nos clients la possibilité de remettre leurs chèques en les scannant directement. On investit beaucoup aussi dans la partie leasing, qui est un mode de financement auquel les Algériens croient beaucoup ; et enfin, on investi dans la facilitation des relations entre les clients et la banque, notamment à travers le relookage de notre application qui permet une multitude de fonctionnalités digitales, très pratiques pour notre clientèle. J’ajoute à ce propos, que cette application est la meilleure de ce qui existe actuellement dans le groupe SG.
Pour nos clients corporat, on a également travaillé sur un outil qui leur permet d’avoir des interactions plus fluides et digitalisées avec la banque. Donc, l’objectif est d’être un acteur de référence en apportant notre expertise, en développant notre réseau d’agences, nos outils et les filières d’expertise.
Les pouvoirs publics prévoient une relance de l’économie cette année, avec, comme locomotive, le développement des entreprises, notamment les PME et PMI. Comment Société Générale Algérie va-t-elle accompagner cette dynamique ?
Le nerf de la guerre d’un banquier est d’accompagner ses clients. La composante « crédit » est un point important. Notre première mission est d’accompagner les projets de nos clients, et les satisfaire à travers un service de qualité.
A Société Générale, on investit beaucoup dans la façon de distribuer les crédits à nos clients. Mais, on dépend beaucoup de l’activité économique du pays. Plus nos clients disposent de projets, plus on distribue des crédits.
On pourra dire que l’année 2021, n’était pas une année comme on l’avait espérée, car les projets de nos clients n’étaient pas nombreux. Mais nous, nous sommes très présent sur ce volet et nous faisons du crédit pour l’ensemble de nos clients, notamment les crédits de consommations, où l’année 2021 a été, par contre, très positive sur ce créneau, avec les opérations de distribution de logements dans le pays.
Nous avons également financé nos clients professionnels pour, à la fois, le financement de la trésorerie et l’investissement. Nous sommes aussi présent dans les gros financements d’investissement pour les entreprises publiques, privées ou multinationales. Nous avons, d’ailleurs, une équipe dédiée à ces investissements qui nécessitent de gros montants.
La crise sanitaire à impacté toutes les économies du monde, notamment celle de l’Algérie, qui n’a pas été épargnée par cette pandémie. Comment votre banque a-t-elle fait face à cette crise ?
Face à l’impact de la crise sanitaire sur notre entreprise, et en dehors des procédures en interne pour notre personnel, on a fait en sorte d’assurer la continuité de nos services. Aujourd’hui, on est fier de dire qu’on n’a pas été forcé de fermer des agences.
Mais ce qui est plus important sur ce point, c’est surtout d’accompagner nos clients durant cette pandémie. Et là, on a maintenu le dialogue avec nos clients pour essayer de voir comment faire face à la crise, avec des chiffres d’affaires qui baissent, des opérations d’importations qui prennent plus de temps ou qui nécessitent un besoin de trésorerie.
Les offres de financements islamiques commencent à faire florès dans le milieu des banques. Société Générale Algérie va-t-elle, elle aussi, s’inscrire dans ce créneau ?
Nous, en tant qu’entreprise et en tant que banque, on est là pour répondre aux besoins de nos clients algériens. Après, on a un produit qui s’appelle « charia compatible », qui est le leasing, que l’on a ajusté pour être compatible avec les préceptes de la religion musulmane.
Ça nous semble le premier axe. Mais est-ce-qu’ on va développer et communiquer sur une offre islamique ? On y réfléchit, mais le projet n’est pas encore acté. Je pense que chacun a ses besoins et sa stratégie. Il y a d’autres banques qui sont centrées sur les produits islamiques. Pour nous, ce n’est pas encore notre axe de communication.
Entretien réalisé par Nabil Mansouri