La gouvernance foncière tient un rôle crucial dans l’agenda de développement de l’Afrique. Une rencontre continentale est organisée, à Addis-Abeba, afin de favoriser le réseautage et l’échange d’expérience entre chercheurs, décideurs politiques et autres parties prenantes sur cette problématique.
La politique foncière en Afrique est au cœur des travaux de la conférence qui se tient depuis le 11 novembre au siège de l’Union Africaine, à Addis-Abeba en Éthiopie, à laquelle prennent part des experts, des parlementaires panafricains et des représentants de nombre de pays du continent. Compte tenue de son importance, cette problématique a été décortiquée par les participants en vue d’élaborer plate-forme, destinée aux politiques, pour que la terre soit préservée de toutes déperditions, notamment les terrains agricoles, afin d’assurer aux pays du continent noir, une stabilité sur tous les plans. Les travaux de la conférence portent précisément sur : « Les politiques foncières en Afrique au cours de la prochaine décennie: assurer le développement agricole et la croissance inclusive. »
La politique foncière à la quelle appelle le consortium CUA-FAO-BAD (commission de l’Union africaine, Organisation du fonds alimentaire et la Banque africaine de développement), est devenue un sujet d’actualité, voire un souci, pour le continent, dont plus de 60% des terres arables sont inexploitées. L’objectif du programme LPI (Land Policy Initiative), initié conjointement par la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et de l’Union Africaine (UA) est justement « la contribution à la mise en place de politiques foncières en Afrique au cours de la prochaine décennie, dans le but d’exploiter au mieux les terres agricoles pour la sécurité alimentaire ».
Comment mettre au profit des populations africaines ce potentiel à travers une agriculture inclusive ? Comment créer une relation, équitable et efficiente, entre les propriétaires fonciers, souvent les villageois autochtones, et les investisseurs. Comment faire associer les banques et les fonds d’aide pour booster l’agriculture ? C’est à cette kyrielles d’interrogations que devaient répondre les participants à cette rencontre, qui s’accordent, faut-il le souligner, sur une chose: l’avenir de l’Agriculture africaine pour les dix prochaines années passe par la réforme des politiques foncières des pays du continent.
Paramètres socio-culturels à prendre compte
Dans le cadre de cet objectif, la diversité historique, ethnique, écologique et socio-culturelle sont des paramètres importants à prendre en compte. Pour ce faire, le thème principal de la rencontre et s’appuyant sur la déclaration de l’UA en 2014 comme « année de l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique » a été ainsi renforcé par de nombreux sous thèmes susceptibles d’apporter une réponse aux préoccupations de l’heure.
La croissance agricole inclusive est l’un des sujets qui sera abordé pour débattre des investissements agricoles, des expériences de productivité et de la sécurisation des droits fonciers dans le cadre des investissements à grande échelle et sous différents régimes. Parmi d’autres préoccupations, les droits fonciers des femmes. Il s’agit aussi d’examiner l’impact des reformes foncières afin de traiter les goulots d’étranglement persistants dans les politiques foncières. L’initiative sur les politique foncières (LPI) est un programme conjoint établi en 2006 et auquel ont adhéré bon nombre de pays africains.