La demande mondiale de pétrole augmentera plus fortement que prévu en 2016 et en 2017, a déclaré mardi l’Agence internationale de l’énergie, tout en estimant qu’il était trop tôt pour évaluer l’impact de la baisse de production de brut décidée par les principaux pays pétroliers.
Dans son rapport mensuel, l’AIE précise avoir révisé ses prévisions à la hausse du fait d’une réévaluation des consommations russe et chinoise. L’organisme basé à Paris a ainsi augmenté de 120.000 barils par jour (bpj) sa prévision de hausse de la demande mondiale de pétrole pour cette année, la portant à 1,4 million de bpj. Celle de 2017 est relevée de 110.000 barils, à 1,3 million.
Les producteurs extérieurs à l’Opep emmenés par la Russie ont conclu samedi un accord pour réduire leur production de 558.000 barils par jour, qui s’ajouteront aux 1,2 million de bpj que l’Opep doit retirer du marché à partir de janvier.
« Si l’Opep et ses partenaires non-Opep respectent leurs engagements, les stocks mondiaux pourraient commencer à baisser au premier semestre 2017 », a déclaré l’AIE tout en précisant qu’il ne s’agissait pas de sa propre prévision mais de celle issue de l’accord de samedi.
« L’accord porte sur une durée de six mois et nous devons lui laisser le temps d’être mis en œuvre avant de réévaluer notre prévision de marché. En cas de réussite, cela se traduira par une hausse des prix et une stabilité en termes de revenus pour les producteurs après deux années difficiles », a ajouté l’AIE. « Un échec induirait le risque d’une quatrième année d’accumulation de stocks et celui d’un retour à la baisse des prix. »
L’AIE a noté que l’offre mondiale de pétrole avait atteint un record de 98,2 millions de barils par jour en novembre, une hausse de la production de l’Opep ayant compensé un recul de celle des pays non-Opep.
Les stocks de pétrole des pays les plus riches ont diminué pour le troisième mois de suite en octobre, ce qui constitue la plus longue série de baisses depuis 2011, ajoute le rapport. Leur baisse a atteint 74,5 millions de barils par rapport au record de 3,102 milliards atteint en juillet.