L’Algérie envisage une réforme des télécommunications (document OGB) - Maghreb Emergent

L’Algérie envisage une réforme des télécommunications (document OGB)

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Comme d’autres marchés émergents, l’Algérie arrive à un point de saturation en termes de téléphonie vocale mobile et les services de données à valeur ajoutée sont considérés comme essentiels pour augmenter le revenu moyen par utilisateur. Selon la Banque mondiale, 93 % des algériens possèdent un abonnement mobile, contre 132 % au Maroc, 128 % en Tunisie, et 114 % en Egypte, où de nombreuses personnes utilisent plus d’une carte SIM. 

 

 

Après le lancement relativement tardif des services 3G en 2013, l’Algérie cherche maintenant à accélérer son déploiement de la 4G LTE, un test concluant ayant été mené plus tôt cette année et une série de stations de base étant en cours de construction à travers le pays.

La nouvelle ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Houda Imane Feraoun, a confirmé fin août aux médias locaux que le gouvernement espère voir la 4G mobile lancée dans les prochains mois, le projet final de l’appel d’offres étant en cours d’évaluation par l’Autorité de Régulation des Postes et des Télécommunications, le régulateur du secteur, et l’appel d’offres étant attendu en début d’année prochaine.

« L’Algérie a réussi à améliorer, de manière significative son réseau internet, en dépit de son entrée tardive et sans stratégie claire dans le monde des nouvelles technologies de l’information et de la communication », a-t-elle déclaré aux médias fin juillet, en soulignant le rôle crucial joué par le déploiement de câbles à fibre optique à travers le pays, déploiement qui a contribué à moderniser l’infrastructure des TIC.

 

La 4G en bonne voie

 

Fin mai, Ooredoo Algérie (l’un des trois opérateurs de téléphonie mobile du pays avec Mobilis Algérie Télécom Mobile et Djezzy), a annoncé un test 4G réussi : il a atteint des vitesses de plus de 300 Mbp en Downlink et de 50 Mbp en Uplink. 

Dans une déclaration aux médias locaux, le directeur d’Ooredoo, Joseph Ged, a déclaré : « La 4G mobile permettra à nos abonnés, dès que les conditions réglementaires seront satisfaites, de profiter de l’Internet mobile ultrarapide avec des retombées positives pour toute l’économie nationale ». J. Ged  a ajouté que l’entreprise prévoit également de commencer les tests de la technologie VoLTE (Voice over LTE).

Alors qu’Algérie Télécom (AT) a lancé des services sans fil 4G pour ses abonnés professionnels en mai de l’année dernière, la technologie est jusqu’ici limitée à la transmission de données sans téléphonie et est seulement proposée en mode fixe. Les abonnés peuvent accéder à Internet sans fil en utilisant un routeur fixe et une carte SIM, mais le service est disponible uniquement dans un rayon limité et ne peut pas être utilisé avec un téléphone mobile ou une clé USB portable.

Depuis le lancement du service, AT a travaillé à la modernisation de son réseau, installant plusieurs stations de base dans les wilayas (provinces) du pays. Cinq nouvelles stations ont ainsi été mises en service à Tlemcen mi-juillet, et 10 autres à Ouargla fin septembre, selon les rapports des médias locaux. 

Djelloul Boughendja, directeur opérationnel des télécommunications de Tlemcen, a déclaré aux médias en juillet qu’AT prévoit également de lancer des services vocaux 4G.

 

Les prochaines étapes

 

Le déploiement de la 4G devrait être une aubaine pour les opérateurs. Comme d’autres marchés émergents, l’Algérie arrive à un point de saturation en termes de téléphonie vocale mobile et les services de données à valeur ajoutée sont considérés comme essentiels pour augmenter le revenu moyen par utilisateur. 

Selon la Banque mondiale, 93 % des algériens possèdent un abonnement mobile, contre 132 % au Maroc, 128 % en Tunisie, et 114 % en Egypte, où de nombreuses personnes utilisent plus d’une carte SIM. 

La restructuration du secteur pour permettre une plus grande concurrence continue d’être considérée comme un élément clé pour le potentiel de croissance à long terme de l’industrie et les régulateurs indique qu’une nouvelle loi sur les TIC, prévue pour fin 2015 ou début 2016, pourrait inclure des réformes attendues depuis longtemps.

La loi actuelle remonte à août 2000 et est considérée comme obsolète (elle ne mentionne par exemple pas Internet). Un projet de loi sur les TIC a été soumis au parlement en 2013 mais a ensuite été reporté.

« Nous travaillons sur un programme de réglementation qui va favoriser la concurrence. De nouvelles mesures seront prises », a déclaré H. Feraoun en octobre pendant une visite à Béjaia. Le gouvernement a indiqué que de nombreuses options sont étudiées. 

 

Un pas vers la réforme

 

Le secteur est susceptible de faire l’objet de bouleversements dans les prochains mois. Selon H. Feraoun, il n’est pas question de privatiser AT, car elle doit rester « un domaine stratégique de l’Etat » ; cependant, elle a déclaré aux médias locaux en octobre que le statut de Mobilis comme filiale appartenant exclusivement à AT est reconsidéré, une offre publique de participation de 20 % dans la société, à la Bourse d’Alger, étant toujours envisagée.

Le secteur a déjà connu plusieurs nouvelles réformes en matière de fiscalité. En septembre, le gouvernement a augmenté la TVA sur les données mobiles, la faisant passer de 7 à 17 %, tout en doublant le taux d’imposition sur les revenus de l’opérateur et le faisant ainsi passer à 2 %, ceci dans le but d’accroître les recettes publiques et de compenser la baisse des prix du pétrole.

 

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