Indemnisation des éleveurs, mesures préventives strictes, abattage systématique des cas suspect : les autorités algériennes ont mis de gros moyens pour maitriser l’épidémie de fièvre aphteuse.
Plus du tiers des wilayas du centre et de l’est de l’Algérie sont touchées par l’épidémie de fièvre aphteuse qui menace de s’étendre encore, malgré les mesures de prévention prises par les autorités. Les régions les plus touchées sont celles du centre-est : Sétif, Bordj Bou Arreridj, Bejaia, Bouira et Tizi-Ouzou, a annoncé le Ministère de l’Agriculture.
Le premier foyer a été signalé le 25 juillet 2014, à Bir El Arch, dans la wilaya de Sétif, suite à l’introduction frauduleuse de bovins d’engraissement de Tunisie, effectuée par des maquignons. Dès que la maladie a été signalée, un dispositif de de lutte a été mis en place. C’est ainsi que l’ensemble des exploitations ont été mises sous séquestre, avec interdiction de déplacement des animaux sur tout le territoire national. Une opération de vaccination a été lancée autour des foyers infectés. Dans le même temps, a été décidée la fermeture des marchés à bestiaux à l’échelle nationale pour contrer la propagation de cette épizootie à d’autres exploitations. Les animaux infectés sont systématiquement abattus.
Ce dispositif a permis de réduire l’impact de cette maladie, assure le ministère de l’agriculture. Jusqu’à vendredi 08 août 2014, 214 foyers d’infection ont été recensés, 888 animaux abattus, et dix détruits (abattus, enfouis ou incinérés). « Il faut néanmoins préciser que ce nombre est insignifiant comparativement à l’effectif du cheptel bovin dont dispose l’Algérie, qui avoisine deux millions de têtes », rappelle le ministère de l’Agriculture. « Grâce au matelas immunitaire installé suite aux campagnes de vaccination réalisées au cours de cette année, cette maladie est sous contrôle », assure le ministère.
Campagne de vaccination préventive
Lors de la campagne annuelle de vaccination, clôturée le 30 mars 2014, 850.000 bovins ont été vaccinés. De plus, depuis que la Tunisie a signalé l’apparition et la propagation de la maladie de fièvre aphteuse sur son territoire, à la fin du mois d’avril 2014, les autorités vétérinaires algériennes ont entamé une vaste campagne vaccination préventive qui a touché 783.000 bovins.
Par ailleurs, pour empêcher la propagation de cette maladie en territoire algérien, tous les éleveurs ont été informés pour prendre les dispositions nécessaires. Par exemple, ne pas déplacer les animaux, sauf vers un abattoir proche, et ne pas introduire de nouveaux animaux dans leurs exploitations. Les éleveurs sont également appelés à appliquer systématiquement de la chaux vive dans les entrées des exploitations, et à interdire l’entrée de personnes étrangères aux exploitations. Ils sont aussi invités à faciliter les visites de contrôle des vétérinaires et de leur signaler tous cas suspect.
Indemnisations généreuses
Le ministère de l’agriculture insiste par ailleurs sur le rôle que doivent jouer les éleveurs et maquignons dans la lutte contre cette épidémie. Ainsi, en cas de suspicion, l’éleveur est tenu d’informer le vétérinaire le plus proche. Si le cas est confirmé, il est impératif de procéder tout de suite à l’abattage sanitaire de l’animal et de veiller à la stricte application des dispositions vulgarisées par les autorités sanitaires. L’éleveur sera indemnisé à hauteur de 80% du prix réel de l’animal, s’il s’agit d’une vache laitière. Quant aux bovins d’engraissement, le ministère de l’agriculture a décidé d’une indemnisation pour les animaux abattus par les services vétérinaires, sachant que les carcasses de ces animaux sont orientées vers la consommation, la viande étant comestible. Le ministère de l’agriculture a décidé ces mesures d’indemnisation pour éviter précisément que les éleveurs ne soient tentés de passer sous silence des cas suspects.