Les prévisionnistes de l’avenir de l’Internet étudient avec attention le comportement de l’agence américaine de renseignements NSA vis-à-vis des nœuds de la toile internationale. A plusieurs reprises, ce comportement a été marqué des actions offensives d’espionnage informatiques (écoutes, backdoor, etc). La semaine passée, les techniciens de la NSA ont piraté les serveurs de l’équipementier chinois Huawei Technologies. Cette information a été révélée par deux grands quotidiens en l’occurrence, New York Times et Der Spiegel. Ils font état d’interceptions de communications des dirigeants de Huawei et d’installation des backdoors (portes dérobées) sur les équipements réseaux chinois. Ainsi, l’agence américaine de la sécurité nationale utilise les technologies numériques des ordinateurs pour « numériser » une activité traditionnelle qui consiste à acheminer des informations stratégiques sur des pays étrangers. La méthode est très simple pour les « cyberespions », il leur suffit d’infiltrer les réseaux internes et de « télé-surveiller » les communications électroniques. C’est pourquoi, la NSA interceptait certains matériels informatiques avant leur livraison pour y injecter des logiciels espions.
L’opération avait été menée par l’Office of Tailored Access Operations (TAO) de la NSA, spécialisé dans l’infiltration informatique. En clair, les « pirates » du renseignement ont réussi à installer des portes dérobées sur les équipements vendus par Huawei dans le monde entier, à briser les systèmes de cryptage de l’équipementier chinois et à parvenir à prouver que l’Armée populaire de Libération de Chine (APL) travaillait avec Huawei et d’autres constructeurs ainsi que des groupes de hackers dans le but d’espionner les entreprises et les institutions gouvernementales américaines. L’article du Times souligne qu’aucune preuve sur le lien APL-Huawei n’a été trouvée par les experts américains. Selon des responsables politiques américains, la Chine mène contre eux des activités d’espionnage pour tirer un avantage commercial sur les États-Unis. Pour réagir à cette logique de guerre électronique américaine, les autorités chinoises ont taxé les Etats-Unis de protectionnisme exagéré. Ils pensent qu’il est légitime pour eux de se doter d’une muraille électronique pour empêcher que des informations jugées « politiquement déstabilisantes » sortent du pays ou entrent en Chine.