M. Ali Aissaoui, expert à l’Oxford Institute for Energie Studies explique les raisons qui sont à l’origine du blocage du projet du gazoduc Algéro-nigérien. Il se dit sceptique sur un gazoduc passant par le Maroc qui gagnerait, selon lui, à investir en Mauritanie où du gaz a été découvert récemment,
Le projet de gazoduc Algéro-nigérian, Nigal, pour intéressant qu’il soit n’en est pas moins frustrant, estime l’invité de Radio M de ce dimanche, M. Ali Aissaoui, expert à l’Oxford Institute for Energie Studies. A la base un problème d’information sur l’état des réserves du Nigeria et de coût
L’une des principales difficultés du projet tient au malentendu subsistant entre les Algériens et les Nigérians en ce qui concerne les réserves gazières de ce pays. « Les Algériens demandent des précisions à leurs homologues nigérians sur les réserves de leur pays sans obtenir de réponse », indique l’expert qui considère, néanmoins, que le nouveau président nigérian pourrait être plus coopératif.
L’autre difficulté est celle du coût de ce projet qui s’élèverait à 20 milliards de dollars au lieu des 10 milliards de dollars annoncées il y a une dizaine d’années. De quoi refroidir les ardeurs des partisans de ce projet. «
La dernière estimation a été faite en 2014 par un cabinet d’expertise (…). Le coût se situerait entre 18 et 20 milliards de dollars, mais le chiffre de 20 milliards de dollars est celui qui revient le plus souvent », explique M. Aissaoui.
Il évoque, en outre, la question de la sécurité qui pose un réel problème face à la réalisation de ce gazoduc, du côté nigérian, faisant allusion aux actes de sabotage commis par les rebelles qui sévissent dans ce pays. Sur le plan technique, note-t-il, la partie algérienne est prête avec, notamment, l’extension opérée sur le gazoduc GR5 dans le sud du pays.
S’agissant de la concurrence qui se dessine entre l’Algérie et le Maroc pour le passage du gaz nigérian sur leurs territoires respectifs vers l’Europe, M. Aissaoui estime que la chose s’annonce « compliquée » pour le Maroc en raison de la distance à parcourir par le gazoduc. Le Maroc gagnerait à investir en Mauritanie où du gaz a été découvert récemment, a-t-il estilmé.
Pour l’Algérie, il dira que le passage du gaz nigérian par son territoire permettrait d’exploiter pleinement ses » capacités d’exportations qui fonctionnent actuellement à moitié, en raison de la baisse de la production ».
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