L'industrie automobile, nouvelle locomotive de la croissance marocaine - Maghreb Emergent

L’industrie automobile, nouvelle locomotive de la croissance marocaine

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Le phosphate, principal produit du Maroc à l’exportation et première source de devises du pays, est dorénavant passé au second plan des expéditions marocaines en 2013. Il a été supplanté par un nouveau venu, la filière automobile.

 

Avec le démarrage de l’usine Renault de Tanger, à Melloussa, en 2012, le secteur de l’industrie automobile au Maroc a été complètement métamorphosé. Sa part dans le PIB du pays a doublé, et il a réalisé un meilleur chiffre d’affaires en 2013 que le secteur du phosphatier, jusque-là mamelle du Maroc. En 2013, les exportations automobiles ont augmenté de 24% avec plus de 31 milliards de DH (environ 3 milliards d’euros) de chiffre d’affaires à l’export. Pour les six premiers mois de l’année, les exportations ont marqué un bond de plus de 35% pour s’établir à 21 milliards de DH. Selon une étude de l’Office marocain des changes, réalisée en décembre 2013, les exportations de voitures fabriquées et montées au Maroc ont bondi en 2013 de 24% contre 14,2% en 2012. En valeur, les exportations réalisées durant la même année se sont envolées à 31,02 milliards de dirhams (2,76 milliards d’euros) dont 1,1 milliard d’euros pour les véhicules assemblés, contre 25,2 milliards de dirhams en 2012 (2,2 milliards d’euros), soit 13,6% du global des exportations du pays.  Solidement implanté au Maroc, c’est tout naturellement le constructeur Renault qui domine le marché automobile local, puisqu’il est autant assembleur, à l’usine Somaca ( qui assemblait jusqu’en 2002 des voitures du constructeur italien Fiat) de Casablanca, que producteur de voitures, à Tanger. Le groupe français a atteint une part de marché record de 39% en 2013 avec plus de 47.000 véhicules vendus au Maroc. Une progression de 2,4 points et un record mondial de ventes. La tendance est confirmée à fin juillet dernier: les chiffres de l’Office font ressortir une progression de 37,4% des exportations du secteur automobile, soit la plus forte hausse sectorielle. Cette performance est le résultat de la forte progression des ventes de la construction automobile (91,8%) combinée à une augmentation du segment câblage (+9%).

Vigueur mécanique

Le secteur minier, dominé par la production de phosphates, reste vigoureux, mais les exportations sont en baisse. Le bilan 2013 établi par l’Office des changes indique que les exportations marocaines de phosphates et dérivés se sont établis à plus de 34,82 milliards de dirhams (3,4 milliards d’euros), contre plus de 44,53 milliards de dirhams en 2012, en baisse de 21,8%. A fin juillet 2014, les expéditions marocaines des phosphates et dérivés sont de plus de 21,74 milliards de dirhams contre près de 23,25 MMDH un an auparavant, sen baisse de 6,5 %, précise l’Office.  Même si le secteur phosphatier reste vigoureux au Maroc, celui de l’automobile est en train de changer progressivement la structure des productions industrielles et de s’affirmer comme premier secteur exportateur.  Selon les prévisions des experts, le Maroc, d’ici 2017,  devrait se hisser au 19eme rang mondial des assembleurs de voitures, au même titre que la Turquie, la Roumanie, le Brésil ou le Mexique et l’Argentine. Une étude du cabinet d’affaires Oxford Business Group (OBG) montre que l’industrie de l’automobile au Maroc a enregistré une forte croissance au cours de ces deux dernières années. Particulièrement après l’entrée en production de l’usine Renault de Tanger en 2012. L’installation du premier constructeur français au Maroc, qui est arrivé à produire 340.000 voitures par an avec l’entrée en fonction d’une seconde ligne de production en octobre 2013, le place comme un sérieux concurrent de l’Afrique du sud, premier constructeur automobile africain. Et place le secteur de l’industrie automobile comme locomotive de la croissance marocaine.

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