Avec le lancement de la carte d’identité biométrique et la mise en place d’un identifiant numérique national, le Ministère de l’Intérieur et des Collectivité Locales (MICL) a opéré un saut magistral entre le papier et les symboles binaires. Il est arrivé à doter les citoyens d’une identité numérique qui va complètement changer leur rapport avec l’administration publique. Ce département compte donc réussir son virage numérique, contrairement au Ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication (MPTIC) qui trébuche encore et qui n’a toujours pas mis en place le certificat électronique qui permettra aux entreprises d’exploiter la carte d’identité numérique dans des usages professionnels. Pire, un statut juridique pour les données informatiques générées à travers le processus de numérisation des identités des algériens n’est toujours pas défini faute de l’existence d’une loi sur la gestion des données numériques. L’impact de la mise en circulation de la carte d’identité biométrique est multiple. Il est d’abords politique, puisque le fichier électoral, par exemple, sera protégé de toute tentative de tricherie administrative.
Le gouvernement dispose aujourd’hui d’un moyen technologique pour relier, en temps réel, l’identité numérique d’un électeur à son numéro d’identification national. Ce qui aboutira à un vote personnel instantané et sécurisé, mais surtout à l’élimination des électeurs morts ou fictifs. Par ailleurs, l’obligation des citoyens à s’identifier numériquement permettra aux instances gouvernementales de suivre l’ensemble des activités financières des comptes bancaires. Un moyen de renforcer la lutte contre la corruption. L’impact est aussi sécuritaire : l’élimination de l’anonymat au sein des réseaux GSM sera facilitée. La création d’un lien entre les données numériques de l’identité d’une personne avec les identifiants de sa carte SIM intensifiera le processus d’identification des lignes de téléphonie mobiles. Sur le plan économique, les activités technologiques du centre de modernisation des services du MICL ont créé des emplois dans plusieurs APC et Daïra. Le travail n’est qu’à ses débuts. Il faut coordonner cette innovation avec les autres départements gouvernementaux. En clair, il faut souhaiter qu’un projet de loi sur la sécurisation des données numériques soit élaboré par le MPTIC dans les plus brefs délais.