Le goulot espagnol se débloque pour Cevital qui a reçu, aujourd’hui, l’aval de la justice espagnole pour le rachat des marques de FagorBrandt. Une décision qui va permettre au groupe que dirige Issad Rebrad de finaliser la reprise du fabricant français menacé de liquidation.
C’est une décision cruciale pour l’opération de reprise de FagorBrandt qu’a prise, aujourd’hui, le tribunal de commerce espagnol de Saint-Sébastien. La reprise des usines françaises de Fagor-Brandt par le groupe de Issad Rebrab en discussion depuis janvier dernier était bloquée par les difficultés rencontrées dans l’acquisition des marques (Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich…), détenues par la filiale irlandaise du groupe espagnol Fagor Ireland Limited. La justice espagnole avait estimé jusque-là que l’offre de 25 millions d’euros faite par Cevital était insuffisante.
Le groupe privé algérien avait déposé le 25 mars dernier un recours de la dernière chance pour le sauvetage des usines françaises de Fagor-Brandt. Le tribunal espagnol de Saint-Sébastien qui avait bloqué la cession le 14 mars dernier exigeait un prix de 35 millions d’euros pour ces marques. Cevital a eu gain de cause en appel et obtient la cession des marques à 25 millions d’euros.
Promesse de 7500 emplois en Algérie
C’est l’administrateur judiciaire français qui l’a confirmé aux syndicats français qui voient d’un œil favorable une reprise par Cevital qui envisage de garder 1.200 des 1.800 salariés de FagorBrandt en France. Le tribunal a accepté le recours de Cevital, l’accord de cession de marque a indiqué à l’AFP Christian Legay, délégué CFE-CGC. « C’est une décision orale, on attend d’avoir l’écrit. C’est une excellente nouvelle, qui ouvre la voie à une levée de la condition suspensive à la reprise posée par Cevital et un immense soulagement pour l’ensemble des salariés », a-t-il ajouté. La décision de la justice espagnole intervient à quelques heures d’une audience au tribunal de commerce de Nanterre près de Paris, pour examiner les offres de reprise de FagorBrandt.
Issad Rebrab, patron de Cevital s’était montré confiant le 14 mars dernier en marge d’un colloque organisé à Paris sur les investissements étrangers en Algérie. La reprise de Fagor-Brandt par Cevital « permettra de maintenir un peu plus de 1.200 emplois en France, plus de 300 en Espagne et environ 750 autres en Pologne, sans compter les agences de distribution au Royaume-Uni, en Suisse, en Chine, à Singapour, aux Etats-Unis, soit plus de 2.500 emplois sauvés ». Une fois le groupe FagorBrandt redressé, ce seraient 7500 emplois qui seront créés en Algérie, avait-il assuré.