L’Opep qui représente un tiers de la production pétrolière mondiale, s’attend à une croissance dans la demande mondiale du brut pour son cartel en 2016, en prévoyant au même temps, une réduction de cette dernière pour la demande globale pour la même échéance.
Dans son rapport mensuel publié hier, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole ( Opep), a prédit une demande de brut du cartel à hauteur de 30.31 million baril/jours en 2016, et 94,08 mbj pour la demande globale, pour la même échéance, soit une croissance de 1,29 million de barils par jour (mbj) de la demande mondiale globale actuelle. Une croissance qui est pourtant inférieure de 50 000 barils par jour (b/j) aux estimations de juillet dernier. La demande mondiale en pétrole de l’Opep a accru de de190,000 b/j depuis le mois de juillet, nous apprend le même rapport relayé par Reuters, qui annonce un affaiblissement des perspectives de croissance pour la Chine, donc d’approvisionnement en pétrole pour ce pays, devenu avec ses 6,1 millions de barils par jour, le premier importateur de pétrole au monde. « La demande du pétrole brut de l’Opep sera autour de 30,31 millions de barils par jour (bpj), et ce, malgré le ralentissement de la demande globale en raison d’une détérioration des perspectives pour l’Amérique latine et la Chine », dit le rapport.
Ce cartel pétrolier qui couvre le tiers de la production mondiale en pétrole, avait prévu lors de ses premières prévisions publiées en juillet dernier, une accélération de la demande de l’ordre de 1,34 mb/j, motivée par une reprise de 3,5 %, de la croissance mondiale en 2016, contre 3,2 % cette année. Quant à l’offre pétrolière provenant des pays non Opep, le cartel des 12, bientôt des 13 (après l’adhésion confirmée de l’Indonésie en décembre prochain), prévoit une augmentation de 160,000b/j pour l’année prochaine. « La production de pétrole des États-Unis a montré des signes de ralentissement », commente le rapport sur l’offre du plus grand pays hors Opep. Une offre qui sera en recul de 100 000 barils par jour de sa production en gaz de schiste. Ces prévisions de l’Opep, sont basées sur la révision à la baisse de la production nationale américaine, annoncée le mois d’août dernier par le gouvernement fédéral américain.
L’Opep, qui a dépassé, en juillet dernier le quota de production fixé à 30 mbj, en produisant (31,51 mbj), s’attend à une décroissance de 1,29 la demande mondiale « globale » et non celle de l’Opep, en 2016, soit, moins de 50 000 barils par rapport à la décroissance de la demande du mois de juillet dernier qui était de 1,46 millions. Pour rappel, l’AIE a prévu vendredi dernier, que la demande pétrolière mondiale augmentera de 1,2 million de barils par jour en 2016, pour s’établir à 95,2 mbj, après une hausse de 1,4 mbj en 2015, à 94 mbj. Une augmentation qui sera tirée par les besoins de la Chine, du Brésil, de l’Inde, mais également de l’Arabie saoudite qui utilise le pétrole pour dessaler l’eau de mer et produire une partie de son électricité.
Le Venezuela commence sa bataille pour le redressement des prix
« L’Opep est devenu le centre des attaques de ceux qui cherchent à interdire la souveraineté pétrolière de ses pays membres », a maugréé, hier, le ministre vénézuélien du pétrole et des mines Eulogio Del Pino, lors de la célébration à Caracas du cinquantième anniversaire de la création de l’Opep. Ces attaques ne sont pas nouvelles, dit Eulogio Del Pino : « L’organisation a, depuis sa fondation en 1960, toujours été sujette à des attaques constantes de la part des multinationales. Ces dernières cherchent à empêcher le développement de cette instance, en imposant les prix de pétrole », s’est-il exprimé. Dans cette même réunion de célébration de l’anniversaire du cartel, le président du pays bolivarien Nicolas Maduro, a annoncé officiellement le début de sa bataille pour la reprise des prix du brut, qui affichent aujourd’hui à 16h, 47,28 dollars à Londres, pour le Brent de la mer du nord, pour livraison en Octobre et à 44,27 dollars pour le « light sweet crude » (WTI) pour livraison en octobre, à 13h dans le New York Mercantile Exchange (Nymex). Des prix inférieurs de plus de 50% par rapport à leurs valeurs de juin 2014.
Dans ce contexte de marché « hésitant », le Venezuela qui ne cesse depuis une année de multiplier les efforts diplomatiques pour l’organisation d’un sommet entre les pays de l’Opep et les pays hors Cartel, passe au stade supérieur et annonce être en bataille continuelle pour le recouvrement des prix du pétrole. « Nous nous déclarons en guerre continuelle pour le recouvrement des prix du pétrole, et pour la création d’une nouvelle alliance nécessaire aussi bien à l’économie mondiale qu’à l’humanité…L’état actuel des marchés pétroliers est préjudiciable à l’économie et aux investissements mondiaux », a déclaré le président vénézuélien.