Les pays non-membres devraient également partager ce fardeau », lit-on dans le bulletin de l’Organisation, qui précise, que « L’OPEP doit protéger ses propres intérêts, d’autant plus que l’économie de ses membres repose sur cette seule ressource précieuse, et que ces pays ne pourront guère se permettre de faire autrement ».
La pression diplomatique des pays « vulnérables » de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole, Ndr) pourrait finalement avoir un écho au sommet du cartel pétrolier. Dans son bulletin mensuel publié hier sur le site du groupe, l’organisation a réagi aux appels multiples des pays fragilisés par la dégringolade des prix du brut qui ont perdu plus de 60% de leur valeur depuis juin 2014. « L’Organisation se tient prête à parler à tous les autres producteurs surtout les non- membres, pour soutenir les prix, afin de parvenir à des prix « justes et équitables »», réitère-elle dans son bulletin mensuel..
En effet, la production mondiale de l’OPEP -qui a grimpé de 2 millions de barils/jours au cours des 3 derniers mois, pour atteindre les 32 millions de barils/j en juillet dernier ( un record depuis 2012), précise l’agence Bloomberg-, est appelée à croitre de 1.4 million de barils/jours en 2016, ce qui, visiblement, n’augure en rien une baisse des prix du pétrole. Toutefois, ce Cartel qui couvre 40% de l’offre mondiale, dit vouloir revoir à la baisse cette offre abondante, sans être pour autant le seul à « endosser le fardeau » de cette chute spectaculaire des prix. Une réduction de l’offre des pays de l’OPEP laisserait assurément la voie libre aux autres producteurs, notamment ceux du schiste en provenance des Etats Unies, du Canada et d’ailleurs. « L’OPEP ne portera pas toute seule le fardeau de la dépression des prix du pétrole en coupant ses parts d’approvisionnement actuels du marché. Les pays non-membres devraient également partager ce fardeau », lit-on dans ce bulletin, qui précise, que « L’OPEP doit protéger ses propres intérêts, d’autant plus que l’économie de ses membres repose sur cette seule ressource précieuse, et que ces pays ne pourront guère se permettre de faire autrement », argue l’organisation pétrolière. Appel lancé donc aux producteurs non-OPEP dont la production connaitrait une réduction de 200.000 b/j en 2016, selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Cette position rejoint celle exprimée vendredi 29 août, par le ministre qatari du pétrole Mohammad Al Sadah, qui préside la actuellement la conférence de l’OPEP. Il a déclaré au quotidien américain The Wall Street Journal qu’une « réunion extraordinaire de l’OPEP n’est possible que par une action de la Russie ».
Les prix du pétrole reprendront en 2016
Selon un sondage réalisé par l’agence Reuters auprès de 27 analystes internationaux, les prix du brut vont reprendre leur ascension en 2016. Et pour cause, la dépression des prix du pétrole au cours des derniers mois a stimulé l’augmentation de la demande en carburant dans de nombreuses parties du monde, en particulier aux États-Unis et au Moyen-Orient, en plus de la réduction de la croissance de la production pétrolière. « Ces données aideraient à équilibrer le marché et devraient se répercuter sur les prix qui connaitraient une reprise dans les mois à venir », estime Reuters.
« Nous allons assister à une reprise des prix du pétrole l’année prochaine, en particulier dans la seconde moitié, et les prix augmenteront de 10% par rapport à leur valeur actuelle vers la fin de l’année 2016 », prévoit l’analyste russe Pavel Molchanov, du groupe financier américain Raymond James Financial. « Le marché pétrolier connaitra des prix qui vont prochainement descendre trop bas et trop vite. Une correction à la hausse pourrait donc être vue prochainement, car les prix commenceront à chercher un rythme modéré », prévoit, de son coté, l’analyste néerlandais Hans van Cleef, du groupe ABN Amro. Selon ce sondage de Reuters, le prix moyen du baril de Brent terminera cette année autour de 57.40 $ le baril. Pour que cela se réalise, le « Brent devra rebondir fortement au cours des quatre prochains », indique l’agence londonienne.
A noter aujourd’hui, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, se négociait à 51.51 dollars dans les échanges européens à 16H20 GMT à Londres. Dans la bourse du New Mercantile Exchange de New York, (Nymex), le West Texas Intermediate (Light Sweet Crude), également pour livraison en Octobre, valait 46.40 dollars à midi.