Des responsables de l’Opep ont approuvé lundi un document fixant les grandes lignes de la stratégie à long terme du cartel, signe de rapprochement des positions de ses membres concernant la gestion des niveaux de production de pétrole, et donc des prix.
L’approbation de ce document a été reportée à plusieurs reprises, l’Iran et l’Algérie se prononçant en faveur d’une baisse de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole afin de soutenir les prix du baril alors que l’Arabie saoudite soutenait que les cours devaient être déterminés par le marché et l’Opep ne devait pas diminuer sa production et laisser la place aux producteurs à coûts d’extraction plus élevés.
Mais depuis la dernière fois que la stratégie à long terme a été discutée en mai, la position de l’Arabie saoudite a changé et l’Opep a conclu un accord de principe fin septembre à Alger visant à réduire légèrement sa production, premier accord de ce type depuis 2008.
Lundi, quatre sources de l’Opep ont indiqué que le conseil des gouverneurs de l’Opep, qui discute d’une actualisation de la stratégie à long terme depuis 2015, s’était réuni à Vienne et avait approuvé la dernière version du document.
« C’est approuvé »‘, a dit une source, ajoutant que la réunion s’était « bien passée ». « Oui, finalement », a dit une autre source, ajoutant que le texte avait subi peu de modifications et que, contrairement aux précédentes réunions au cours desquelles l’Iran et l’Arabie saoudite s’étaient affrontés, Ryad avait réussi lundi sans trop de difficultés à convaincre les autres pays.
Ils se sont mis d’accord sur le fait que l’Opep devait retrouver sa mission de gestion du marché – abandonnée de fait depuis 2014 – et devenir plus active dans l’anticipation de l’évolution de la demande et de l’offre, ont dit les sources. Mais la baisse effective de la production reste à mettre en œuvre.
Les experts de l’Opep réunis à Vienne vendredi n’ont pas pu s’entendre sur les modalités d’application de leur accord de principe de réduction de la production, en raison de désaccords sur les niveaux de production de l’Iran.
Le prix du baril rebondit en Asie
Les cours du pétrole ont rebondi mardi en Asie, au lendemain d’un recul prononcé, les prix étant désormais soutenus par les perturbations sur le marché américain, après la fermeture du principal oléoduc américain en raison d’une explosion en Alabama.
Vers 03h30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en décembre, progressait de 9 cents à 46,95 dollars. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en janvier, un nouveau contrat, gagnait 29 cents à 48,90 dollars.
« La montée des prix de l’essence tire les cours du brut vers le haut », a déclaré Jingyi Pan, analyste chez IG à Singapour. « La fermeture du principal oléoduc transportant l’essence aux Etats-Unis a fait flamber le prix de l’essence ce matin », a-t-il expliqué. Les investisseurs attendront mardi les estimations de l’American Petroleum Institute (API) sur les réserves américaines de brut.