A la veille du lancement de la campagne électorale, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) dresse un bilan « positif » de la période 2000-2014, correspondant aux trois quinquennats de la gouvernance du président Bouteflika, qui rempile pour un quatrième mandat.
Dans un document repris par l’APS, l’organisation de Abdelmadjid Sidi-Said, soutien indéfectible du président Bouteflika depuis son arrivée au pouvoir, étale les « grandes réalisations sociales » des 15 dernières années. L’UGTA rappelle que le SNMG a été revalorisé de 300%, après 30 rencontres bipartites et tripartites, passant ainsi de 6.000 DA à 18.000 DA en 2012. La centrale syndicale note que la revendication de la refonte du statut général de la Fonction publique a été concrétisée, avec la promulgation en 2006, de l’ordonnance n°06-03. Un texte qui définit 60 statuts particuliers et autant de régimes indemnitaires en faveur des salariés de la Fonction publique. « Les augmentations successives dans la Fonction publique ont touché 2.851.997 fonctionnaires et ont généré en matière de salaires et d’indemnités une hausse de 66% », détaille l’UGTA qui précise que des accords conclus dans le secteur économique (public et privé) ayant touché un effectif de 4.088.855 salariés dont 2.582.462 du secteur public ont généré un taux moyen d’augmentation de 54% (salaires, primes et indemnités).
Revalorisation des retraites
Pour ce qui est des retraités, la revalorisation des pensions et allocations a permis une augmentation globale des pensions de l’ordre de 55% durant la période 2000-2010, selon l’UGTA qui précise qu’en en 2013, le taux de revalorisation été fixé à 10% et a concerné 2.019.848 de retraités bénéficiaires. Le bilan de l’UGTA note aussi l’exonération de l’IRG des pensions de retraite dont le montant est inférieur à 20 000 DA en plus de l’abattement de l’IRG de 10 à 80% pour les pensions de retraite dont le montant est compris entre 20 000 et 40 000 DA. A cela s’ajoutent aussi le relèvement du montant minimum de la pension à 15.000 DA et la revalorisation des pensions et allocations de retraite, selon un taux dégressif variant entre 30 et 15%, selon le montant de pension et de l’allocation de retraite à compter de janvier 2012.
Un bilan loin d’être l’œuvre de l’UGTA
Ce bilan, que l’UGTA met à son actif durant les trois mandats du président sortant n’est pourtant pas tout à fait l’œuvre de l’activisme syndical de la Centrale syndicale, réputée pour ses accointances avec le gouvernement et son incapacité à faire entendre la voix des travailleurs lors des tripartites avec le gouvernement et le patronat. Cela s’est d’ailleurs vérifié lors de la réunion du 23 février dernier. Alors que le monde du travail réclamait l’abrogation « pure et simple » de l’article 87 bis du code de travail qui grève lourdement les bas salaires, car stipulant que le SNMG comprend le salaire de base, les indemnités et les primes, le SG de l’UGTA est revenu avec une promesse d’une « nouvelle définition » du SNMG pour 2015.
L’UGTA n’a d’autre part jamais forcé la main au gouvernement pour obtenir des augmentations de salaires. Le dernières revalorisations du SNMG ont été décidées au niveau gouvernement selon la seule logique de redistribution de la rente pétrolière, généreusement servie par des prix record, et utilisée à des fins électoralistes et populistes. Par contre, les organisations qui ont mis la pression sur l’Exécutif sont en fait les syndicats autonomes et les travailleurs non affiliés à l’UGTA, qui se sont retrouvés à mener, seuls sur le terrain, les luttes syndicales.