Selon l’expert, c’est la position de l’Union Européenne vis-à-vis des pays Opep qui risque de provoquer un chamboulement du marché pétrolier.
A chaque sortie publique de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA), on apprend que les stocks américains de pétrole ont enregistré un recul. Cette baisse entraine-t-elle systématiquement une hausse des prix du pétrole ? Mustapha Mekidèche, expert en énergie et vice-président du Conseil national économique et social estime que les effets que peut avoir la baisse des stocks américains n’a pas un grand impact sur les prix même s’il admet qu’elle joue un rôle dans le maintien de la tendance haussière actuelle.
« Soyons froids et réalistes, les augmentations relativement fortes que nous avons enregistrées ces derniers jours sont surtout dues aux incertitudes géopolitiques résultant de la sortie des Etats-Unis de l’accord nucléaire sur l’Iran. L’information que vous évoquez, à savoir la baisse des stocks américains, est postérieure mais effectivement elle est de nature à renforcer cette tendance à la hausse », explique-t-il.
Toutefois, il y a des éléments beaucoup plus déterminants qui peuvent renverser la situation et entrainer un chamboulement du marché pétrolier : la position de l’Union Européenne. «Les incertitudes de l’offre OPEP à court et moyen terme restent encore entières car on ne sait pas si la demande de l’UE de rester dans l’accord implique des achats d’hydrocarbures de ces pays. On n’en sait rien encore. C’est une variable géopolitique indéterminée pour le moment. Et cette variable est importante dans l’offre prochaine pétrolière de l’OPEP. D’où la prudence à avoir dans l’appréciation de nos revenus d’hydrocarbures pour les deux ou trois prochaines années », prévient Mustapha Mékidèche qui s’est précédemment montré, dans une déclaration à Maghreb Emergent, un peu pessimiste quant à la hausse durable des prix du pétrole et a appelé au maintien du train des réformes structurelles de l’économie.