Dans son dernier rapport annuel, la Banque d’Algérie (BA) met en lumière les défis persistants et les progrès modestes du système financier algérien. Malgré une légère amélioration de certains indicateurs, l’institution souligne la prépondérance persistante de la circulation fiduciaire hors banques, un frein majeur à l’inclusion financière.
La BA rapporte que « malgré une croissance moins importante que l’année précédente, la circulation fiduciaire hors banques a contribué à hauteur de 46,7% à la croissance de la masse monétaire » en 2023. Cette tendance, alimentée par « les phénomènes de thésaurisation, la prépondérance du cash et l’attrait des marchés parallèles », représente « une composante significative de la masse monétaire, avec une part de 34% ».
Face à ce défi, la banque centrale indique que « plusieurs chantiers ont été déjà lancés et étaient en phase de finalisation à fin 2023 », visant « une meilleure inclusion financière par l’introduction de moyens de paiement modernes ».
Le paysage bancaire algérien a connu une légère expansion en 2023, avec 1746 agences contre 1720 en 2022. La BA note une « densité d’une agence pour 26.690 habitants » et une amélioration du ratio population active/guichets bancaires, passant à « un guichet pour 8141 personnes en âge de travailler, contre 8238 personnes pour l’année précédente ».
Le niveau de bancarisation a également progressé, atteignant « 3,41 comptes par personne en âge de travailler, contre 3,26 comptes en 2022 ». Parallèlement, l’utilisation des moyens de paiement électroniques gagne du terrain, avec 16.509.507 cartes magnétiques en circulation, soit une augmentation de 21,1%.
La BA souligne particulièrement le succès des paiements par mobile, qui ont enregistré « une très importante volumétrie de 39 millions de transactions pour une valeur globale de 28 milliards de dinars » en 2023. Ces chiffres constituent, selon l’institution, « une prémisse très encourageante pour le développement des paiements électroniques en Algérie ».
Malgré ces avancées, la banque centrale reconnaît que le nombre de points d’acceptation des paiements électroniques reste « insignifiant ». Elle mise sur le déploiement en cours des systèmes de paiement instantané et par téléphone mobile pour stimuler l’adoption des moyens de paiement électroniques et réduire la circulation fiduciaire hors banques.