La Banque mondiale (BM) appelle le Maroc à réorienter ses politiques publiques vers le développement de son capital immatériel, afin de réaliser un rattrapage économique accéléré.
Dans son rapport du mémorandum économique intitulé « Le Maroc à l’horizon 2040 : Investir dans le capital immatériel pour accélérer l’émergence économique », l’institution incite le Maroc à saisir les opportunités qu’offrent sa transition démographique, son urbanisation et sa scolarisation croissante pour « approfondir ses réformes structurelles et rééquilibrer son modèle de croissance ».
En choisissant d’investir dans le capital immatériel, le pays se doterait d' »une véritable stratégie de développement cohérente et transversale » et serait naturellement amené à « faire évoluer sa stratégie de développement et à renforcer la gouvernance des politiques sectorielles », estime le rapport.
A ce titre, le Mémorandum propose des pistes de réflexion à même de « faciliter la mise en œuvre d’un scénario ambitieux mais réaliste, capable d’accélérer la croissance économique de manière durable et de réaliser un développement social et humain plus inclusif ».
Dans ce sens, le Maroc doit mettre l’éducation au cœur de ses réformes à travers une démarche destinée à « remédier aux principales entraves qui pèsent sur le système éducatif », dans l’objectif d’améliorer significativement le niveau des élèves marocains.
Le rapport recommande également d’investir dans la santé en vue de renforcer le capital humain, en élargissant la couverture médicale, en améliorant l’efficacité des services de santé publics et en renforçant la gouvernance générale du système de santé.
Un diagnostic de la performance économique et sociale du Royaume au cours des 15 dernières années avant de se projeter en 2040 fait notamment ressortir une croissance du taux d’emploi de la population en âge de travailler, passant de 45% en 2015 à 55% en 2040, principalement sous l’effet d' »un doublement du taux d’emploi des femmes ».
Dans ce sens, la BM table sur une croissance tendancielle « plus forte et durable » de l’ordre de 4,5% par an en moyenne jusqu’en 2040.
Par ailleurs, le rapport appelle à moderniser la fonction publique en poursuivant résolument les efforts de décentralisation, en améliorant les performances du personnel et de l’administration, en réduisant les effectifs superflus et en rationalisant l’administration.
Il est également question d’améliorer les institutions d’appui au bon fonctionnement des marchés, en instaurant les mêmes règles du jeu pour tous les acteurs économiques, et notamment l’établissement d’une concurrence libre et loyale, et en promouvant un changement culturel à l’égard de l’entreprise et de l’innovation.