Selon un projet de loi qui devrait être soumis prochainement au Parlement, le marché boursier central sera appuyé par un second marché, où devront s’intégrer en particulier les entreprises familiales.
C’est jeudi dernier, à l’issue d’un conseil de gouvernement, que le projet de loi 19-14 relatif à la bourse des valeurs, aux sociétés de bourse et aux conseillers en investissement financier (CIF) a été adopté. Ce texte, qui devra être soumis au Parlement, ouvre de fait la voie au »lancement de la nouvelle phase de réforme du marché des capitaux » en vue de »rapprocher ce marché des normes et standards internationaux », estime le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement Benkirane, Mustapha El Khalfi, cité par l’agence de presse marocaine Maghreb Arabe Presse (MAP).
Selon Mustapha El Khalfi, ce projet de loi »vise, d’une part, à moderniser le cadre législatif régissant la bourse des valeurs et, d’autre part, à permettre la mise en place de nouveaux marchés favorisant l’émergence de nouveaux relais de croissance ». Il y est recommandé, a précisé le ministre, notamment la création de deux marchés, un principal et un second, alternatif, dédié aux PME, »avec des conditions d’accès au marché adaptées aux spécificités de cette catégorie d’entreprises ».
Un projet de loi attendu
Attendu depuis un moment par les investisseurs et les institutionnels, ce projet de loi est complètement dédié à la réforme de la Bourse des valeurs de la place casablancaise, mais également aux sociétés de Bourse et aux conseillers en investissement financier. Il comprend également quelques modifications visant les offres publiques sur le marché.
Avec un nombre insuffisant de sociétés cotées en bourse (81), le projet de loi ouvre le chantier de la création d’un marché alternatif où les PME peuvent évoluer et négocier leur développement en offrant des produits pour s’autofinancer. Dès lors, le marché central ou principal sera appuyé par un second marché où devront s’intégrer en particulier les entreprises familiales.
Au menu de ce projet de loi de réforme de la bourse des valeurs, il y a la création de compartiments réservés à la négociation des fonds collectifs, en particulier les Exchange Traded Funds (ETF) et les fonds immobiliers, alors que les entreprises étrangères pourront, pour la première fois, intégrer le marché boursier local. Une disposition, selon El Khalfi, permet, en effet, aux entreprises étrangères n’ayant pas leur siège au Maroc d’être cotées à l’un des blocs du marché boursier, et la cotation pourra se faire, au choix de l’émetteur, en dirhams ou en devises.
La Bourse de Casablanca : la 4e bourse d’Afrique
Créée le 7 novembre 1929, la Bourse de Casablanca a connu plusieurs réformes autant sur le plan juridique que technique. Dénommée au début Office de compensation des valeurs mobilières, elle a connu trois réformes : en 1967, en 1986 et en 1993. Elle compte 81 sociétés cotées et 17 sociétés de bourse. Son principal indice est le MASI (Moroccan All Shares Index), et il est composé de toutes les valeurs cotées sur la place casablancaise. Le MADEX (Moroccan Most Active Shares Index) est, lui, un indice boursier composé des 62 valeurs les plus actives sur la place de Casablanca.
L’embellie économique de l’année dernière, avec un taux de croissance de 4,3% contre 2,7% en 2013, a permis un raffermissement du principal indice des valeurs boursières de Casablanca. »Les performances du MASI et FTSE CSE Morocco 15 se sont établies respectivement à +5,55% et -0,02%, contre des baisses de -2,62% et de -8,29% en 2013 », indique le bilan 2014 de la bourse. La capitalisation boursière a affiché une progression de +7,4%, avec 484,4 milliards de dirhams, contre +1,3% en 2013. Selon le bilan consolidé de 2014, seuls les volumes des transactions ont marqué une baisse de 19,8% par rapport à 2013 avec 49,8 milliards de Dhs.
A fin 2014, la Bourse de Casablanca a enregistré un chiffre d’affaires de 75,6 millions de Dhs et un résultat net de 10,3 millions de Dhs. Casablanca est la 4eme place boursière d’Afrique, derrière celle de Lagos, du Caire et de Johannesburg.