La CAPC ouvre le débat de l'Algérie face à sa sécurité et son indépendance énergétique - Maghreb Emergent

La CAPC ouvre le débat de l’Algérie face à sa sécurité et son indépendance énergétique

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Comment l’Algérie pourra-t-elle gérer sa sécurité énergétique dans le futur ? Produire plus d’énergies fossiles ou diversifier ses ressources en investissant plus dans les énergies renouvelables? ou encore revoir son modèle de consommation national, déjà trop énergivore ?

En effet, ce sont les quelques exemples de problématiques débattues, ce mercredi 26 juin, par des experts et responsables lors de la présentation d’une étude sur “les enjeux de la sécurité énergétique” réalisée par l’ancien ministre de l’Énergie et ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, pour le compte de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC).

Dans sa présentation, Abdelmadjid Attar a fait savoir que “le problème de l’Algérie est son addiction à la rente pétrolière et aux énergies fossiles, alors que nous pouvons se tourner aux énergies renouvelables “.

En revanche, l’expert a estimé que le conflit Russo-ukrainien est “en train de changer complètement les tendances, avec la création des nouvelles alliances. Mais aussi une réorganisation de tous les échanges économiques, notamment en énergie”. Cela veut dire, “chaque pays est voué à réaliser son indépendance énergétique”, explique-t-il. 

Pour Attar, l’Algérie reste un pays très dépendant aux hydrocarbures, “même trop dépendant”. L’étude de la CAPC, démontre dans sa synthèse, que “malgré le recule de la production du pétrole entre 2015 et 2019 et l’augmentation de la production gazière à compter de 2015, ceci n’a pas soutenu les exportations hors hydrocarbure. Au contraire, “sont demeurées insignifiantes, avec une augmentation de 2 à 6% seulement entre 2010 et 2020”, selon l’étude.

Cette résilience est par ailleurs relativement soutenue, suite au choc pétrolier de 2014, par un ralentissement de la chute de production de pétrole entre 2015 et 2019, et surtout une augmentation de la production gazière à compter de 2015. Sauf qu’il faut préciser qu’une partie importante de cette production gazière était destinée à l’accroissement de la consommation intérieure qui avait atteint 8% par an durant cette période.

“De leurs côtés, le PIB et l’emploi sont essentiellement soutenus par les services, alors que l’industrie des hydrocarbures n’a participé en 2020 qu’à 19% dans le PIB et 1% pour l’emploi”, est-il indiqué dans l’étude.

Quel modèle de consommation énergétique pour demain ?

Les pouvoirs publics ont fait récemment une promotion pour le développement des énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert, dont l’Algérie est déjà sollicitée par plusieurs puissances mondiales pour y investir.

Selon l’étude présentée par Abdelmadjid Attar, pour assurer la sécurité ou l’indépendance énergétique, il faut d’abord changer le modèle de consommation de l’énergie. Il a rappel que depuis 30 ans, le pétrole perd de plus en plus de la valeur dans l’économie mondiale (31%) face au gaz naturel et non-conventionnels (25%) et l’émergence des EnR qui atteignent actuellement les 13% de la consommation mondiale en énergie, dont l’hydrogène vert qui est à 6%.

D’ici à 2030, le gaz naturel sera de la même importance que le pétrole. L’hydrogène deviendra, certainement, l’énergie de demain et à partir de 2035-40. Mais pour le cas de l’Algérie, l’investissement dans cette énergie doit commencer dès maintenant. D’ailleurs économiquement, c’est très rentable, sachant que pour le moment, “la tonne de l’hydrogène vert coûte 1500 dollars, alors que l’hydrogène gris est 5 fois moins cher. 

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