Une certaine forme de liberté a fait monter le pouvoir à la tête de certains managers d’entreprises publiques, c’est ce que constatent les experts à la faveur du dernier CARE (Centre d’action et de réflexion autour de l’entreprise) où le chapitre de la bonne gouvernance a été abondamment abordé par les intervenants.
La dépénalisation de l’acte de gestion, ou plutôt des erreurs de gestion, a enivré les patrons des entités économiques algériennes relevant du secteur public. A-t-on relevé. « Il y a une différence fondamentale entre la gestion pure et ce que l’on peut faire comme irrégularités et erreurs. Vous pouvez faire une erreur dans votre vie et ce n’est pas pour autant que vous allez être mis immédiatement sous mandat de dépôt ou condamné. Nous parlons de dépénalisation des erreurs de gestion, or, aujourd’hui dans les entreprises publiques c’est cette forme de liberté qui a été outre passée et qui a conduit à ce que nous savons actuellement comme scandales. » Indique Me Benmiloud Hind qui rappelle que le droit doit être le pilier de l’entreprise afin de garantir l’accessibilité et l’efficacité institutionnels. La juriste souligne également l’importance pour les PME PMI d’adopter des codes éthiques de gouvernance et de concertation. Et d’ajouter : « Le gérant doit gérer en bon père de famille et lorsqu’il est poursuivi, il doit prouver au procureur de la république, au juge, qu’il a agi en bon père de famille. » Le code de la gouvernance qui a été lancé en 2009 balise la lourde mission de gestion de gardes fou et de mécanismes à même de débusquer la corruption. Des systèmes et procédures ont en outre été prévu pour protéger le premier responsable d’une entreprise, notamment la double signature…Autant de mesures prudentielles qui ont été complètement ignorées ces dernières années. La concentration des pouvoirs a fini par mener nombre de patrons à la case prison, constatent les experts.