Le taux de croissance annoncé en 2017 (2,2%) est inférieur à la moyenne mondiale (3,7%). Il s’agit “d’une croissance chétive basée sur la consommation et boostée notamment par les augmentations salariales”, d’autant plus que “l’investissement et l’export sont quasiment à l’arrêt”.
La croissance de la productivité réalisée en Tunisie durant la période 2016- 2017 est nulle, a indiqué l’expert-comptable, Walid Ben Salah, vendredi, lors d’une rencontre débat organisée à Tunis par l’Ordre des experts-comptables sur la loi de finances 2018,
Ben Salah a précisé, dans une analyse du budget de l’Etat 2018, que le taux de croissance annoncé en 2017 (2,2%) est inférieur à la moyenne mondiale (3,7%), à la moyenne de l’Union européenne (2,3%) et à celle réalisée par les pays africains (2,6%).
D’après lui, il s’agit “d’une croissance chétive basée sur la consommation et boostée notamment par les augmentations salariales”, d’autant plus que “l’investissement et l’export sont quasiment à l’arrêt”.
Forte pression fiscale
Il pointe du doigt “un niveau très élevé de la pression fiscale, dépassant les 33%”, soit le plus élevé dans le continent africain, pour se rapprocher plutôt des niveaux enregistrés dans des pays développés, notamment au Royaume-Uni. “La fiscalité en Tunisie est très mal répartie, dans la mesure où elle cible surtout les contribuables et les sociétés légales et opérant dans la transparence, ce qui décourage l’investissement et incite à l’évasion fiscale”.
Mettant l’accent sur l’endettement public, il estime qu’il est très lourd, surtout que l’endettement intérieur ne dépasse pas les 29%, contre une aggravation de l’endettement extérieur aux alentours de 71% de la dette tunisienne.
Selon Ben Salah, cette orientation inévitable vers l’endettement extérieur coûte énormément au budget de l’Etat. Ainsi, le service de la dette représente aujourd’hui environ 7,5% du PIB, soit presque le 1/5 du total des recettes des exportations tunisiennes.