L’érosion que connait le pouvoir d’achat des citoyens, ces derniers mois, sème l’inquiétude dans les milieux des producteurs agricoles. « On constate aujourd’hui, que les agriculteurs sont hésitants à engager des investissements parce qu’ils voient s’effondrer le pouvoir d’achat des consommateurs », a met en garde dimanche, l’agroéconomiste Ali Daoudi qui était l’invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio nationale.
Selon son analyse, l’effondrement du pouvoir d’achat des consommateurs algériens risque de freiner l’investissement dans le domaine agricole. « Il n’y a pas de visibilité pour l’année prochaine et l’année d’après », souligne-t-il.
Pour les solutions, l’expert appelle l’Etat à agir pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs algériens pour éviter le ralentissement de l’investissement et de la production.
Pour lui, l’Etat peut agir en augmentant le pouvoir d’achat des consommateurs. Une telle démarche permettra de booster la consommation et par ricochet la machine de production.
Évoquant la facture d’importation des produits alimentaires, notamment la poudre de lait et les céréales qui n’arrête pas d’augmenter, l’invité de la rédaction estime que les Algériens consomment trop de lait et des céréales. « Un changement des habitudes alimentaires s’impose pour réduire cette facture. Nous consommons trop de lait », a-t-il indiqué.
Interrogé sur le chemin à suivre pour développer l’agriculture, Ali Daoudi plaide pour l’application du model hollandais qui a fait ses preuves. En clair, il faut passer à l’efficacité économique.
Par ailleurs, il souligne que l’Algérie n’a pas une bonne maitrise des mécanismes de formation des prix sur les filières agricoles. C’est un grand blanc, dit-il, en indiquant que c’est un autre trou dans notre pilotage du système agricole qu’on doit vite combler.
Pour lui, il faut engager des recherches qui permettent une meilleure connaissance des filières et surtout de la formation des prix dans ces filières. « Partout dans le monde, la fiscalité agricole est une question sensible. On ne peut pas, donc, improviser la fiscalité agricole. Ça mérite une réfection avant de passer à l’action », conclut-il.