A eux seuls, les dégâts causés par les émissions de gaz à effet de serre à l’environnement global sont estimés à 1,62% du PIB pour l’année 2014.
Le coût de la dégradation environnementale pour la société marocaine a été évalué à 33 milliards de dirhams en 2014, soit 3,52% du PIB, a dévoilé une étude élaborée par le secrétariat d’État chargé du développement durable, en partenariat avec la Banque mondiale (BM).
A eux seuls, les dégâts causés par les émissions de gaz à effet de serre à l’environnement global sont estimés à 1,62% du PIB pour l’année 2014, précise cette étude destinée à actualiser celle réalisée par la BM sur la base des données de l’an 2000 et évaluer, ainsi, les coûts de la dégradation de l’environnement au Maroc depuis plus d’une décennie (2000-2014).
Présentée, vendredi à Rabat, lors d’une rencontre présidée par la secrétaire d’État chargée du développement durable, Nezha El Ouafi, cette nouvelle étude a permis d’actualiser les données sur les coûts induits par la dégradation de l’environnement en 2014 selon trois niveaux: social, à travers la morbidité et la mortalité dues à la pollution de l’air et aux pratiques inadéquates d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, économique (pertes de production des forêts et des terres de parcours dues aux défrichements) et environnemental (réduction de la valeur récréative des plages causées par la dégradation du littoral).
Ce pendant, par rapport à 2000, l’étude concernant 2014 a évalué des impacts supplémentaires, à savoir les coûts induits par la surexploitation des eaux souterraines, la perte de zones humides, la contamination de l’eau par le déversement d’eaux usées non épurées et la malnutrition.
Baisse du coût de la dégradation environnementale
Après exclusion de ces impacts supplémentaires et ajustement des coûts aux prix constants de 2014, il est constaté que le coût de la dégradation environnementale a baissé de plus de 20%, passant de 590 dirhams par habitant en 2000, à 450 dirhams par habitant en 2014.
Cette réduction s’explique, surtout, par la baisse du coût lié aux composantes eaux et déchets municipaux de manière spécifique, souligne l’étude, précisant que le coût de la dégradation de l’eau a baissé de 60%, pour passer de 190 dirhams par habitant à 80 dirhams par habitant et ce, grâce au programme national d’assainissement liquide, qui a nécessité un budget de 50 milliards de dirhams.
Concernant le coût lié à la gestion des déchets municipaux, il a été réduit de moitié, pour passer de 80 dirhams par habitant à 40 dirhams par habitant, ce qui reflète une meilleure gestion des déchets municipaux au cours de la dernière décennie, grâce au programme national de gestion des déchet ménagers et assimilés, qui a été mis en œuvre ces dernières années, avec un budget de 43 milliards de dirhams.
La dégradation des forêts, a elle aussi considérablement baissé, passant de 5 dirhams par habitant à 0,3 dirhams par habitant, relève également cette étude. Les coûts liés à la dégradation des sols sont quant à eux restés proches aux estimations de l’étude réalisée en 2000, tandis que les coûts liés à la pollution atmosphérique ont légèrement augmenté, en raison, entre autres, de la différence des polluants mesurés et par la méthodologie appliquée.