Mourad Preure dit ne pas croire à la surabondance du gaz sur le marché mondial. Une affirmation qu’il dit remettre en cause « avec véhémence ».
La production gazière algérienne est en train de reprendre et avec elle une augmentation de la demande sur les contrats de long terme émanant des clients de Sonatrach, a assuré Mourad Preure, spécialiste des questions énergétiques, mercredi, à Radio M.
« Les exportations algériennes qui avaient baissé, ces dernières années à 45 milliards de M3, ont progressé de 11% en 2016 avec un total de 54 milliards de M3 », a signalé l’économiste. Il ajoutera, d’autre part, que l’on assiste récemment à la reprise du gisement de Hassi R’mel, l’un des plus gros au monde. Une reprise qui a été opérée « sans qu’aucun investissement pour le développement n’ait été consenti ». La relance de Hassi R’mel est uniquement due, selon lui, «à l’optimisation et au monitoring de ce gisement ».
Il a tenu à rappeler, dans ce contexte, que les pronostics n’étaient pas en faveur de l’Algérie en ce qui concerne la question de la production gazière. « Alors que l’on parlait du déclin de la production gazière à partir de 2015, nous assistons, au contraire, à sa reprise », poursuit l’économiste.
Pas de surabondance de gaz sur le marché mondial
Par ailleurs, M. Preure dit ne pas croire à la surabondance du gaz sur le marché mondial. Une affirmation qu’il dit remettre en cause « avec véhémence ». Il assurera, à ce propos, que les gisements gaziers découverts à l’est du bassin méditerranéen, notamment au large de l’Egypte, ont été « largement surestimés » et qu’ils n’auront donc que peu d’influence sur l’équilibre du marché mondial.
Toujours aussi optimiste, l’économiste dira que l’Algérie est actuellement dans une position confortable en raison de ces gazoducs intercontinentaux qui la relient à l’Europe, à travers l’Italie et l’Espagne. Considérant ces gazoducs comme une véritable « garantie » pour les clients européens de Sonatrach, en plus d’être une bien meilleure option que le GNL proposé par certains pays. « Un pays comme le Qatar avec ses 77 millions de tonnes de capacité de liquéfaction de gaz peut abandonner un client s’il trouve une meilleure offre alors que les gazoducs reliant l’Algérie à l’Europe ne risquent pas d’être déplacés », explique-t-il.
La baisse des livraisons du gazoduc Enrico Mattei reliant l’Algérie à l’Italie ne semblent pas inquiéter l’économiste, non plus, (une chute de 23 milliards de M3 à 12 milliards de M3 en huit ans), signalant qu’une augmentation des volumes a été constatée récemment.
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