La Fédération les invite également à faire attention aux produits qu’ils consomment. Le principal contrôleur doit être le consommateur, a rappelé un de ses membres.
Invités du forum d’El Moudjahid, les représentants de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) ont déploré que les Algériens continuent encore à acheter des produits facilement périssables, à l’instar des yaourts, à même les trottoirs. Ils ont appelé à ce que les services de contrôle relevant du ministère du Commerce ciblent prioritairement cette catégorie de produits.
Le président de la FAC, Zaki Harizi, préconise de mettre en place des cahiers de charges et autres « guides des bonnes pratiques », que le Centre national du registre de commerce (CNRC) devrait délivrer aux commerçants et artisans avant le retrait du registre, de sorte à participer à leur sensibilisation. « Un opérateur doit être formé sur les dangers que peut représenter un produit mal conservé sur la santé du consommateur », a-t-il dit. Cette requête, a-t-il souligné, n’a pas été bien accueillie par le ministère du Commerce qui a assimilé les mesures préconisées à « une entrave » au commerce.
Zaki Harizi a mis l’accent sur le fait que le consommateur doit acquérir des réflexes à même de préserver sa santé, notamment la vérification des étiquetages et des dates de péremption. Pour lui, le principal contrôleur doit être le consommateur. Quant aux vices cachés, leur découverte, a-t-il dit, « relève des autorités compétentes ».
« Halte au gaspillage ! »
Selon Mohamed Abidi, président de l’Association de protection des consommateurs de la wilaya de Laghouat et membre de la FAC, l’Algérie enregistre en moyenne 4.000 cas d’intoxication alimentaire par an. Ces intoxications, a-t-il relevé, « surviennent généralement durant les cérémonies (fêtes de mariage, circoncisions, etc.), dans les restaurants universitaires et scolaires mais aussi dans les relais routiers, qui sont loin des services de contrôle » et dont la plupart ne disposent pas d’un personnel qualifié.
Souvent associé au mois de jeûne, le phénomène de gaspillage de la nourriture a été également abordé par les intervenants à la table ronde du quotidien El Moudjahid. Mohamed Abidi trouve anormal que ce « phénomène » subsiste encore malgré la régression du pouvoir d’achat des Algériens. A titre d’exemple, il relève que ces derniers achètent en moyenne 50 millions de baguettes de pain par jour mais n’en consomment qu’environ 20%. Selon lui ce phénomène est particulièrement encouragé par les subventions à certains produits : « L’Etat doit avoir le courage de lever ces subventions qui doivent être plus ciblées pour toucher les familles nécessiteuses. »
Le gaspillage pendant le mois de jeûne atteint des proportions déraisonnables, a rappelé Mohamed Toumi, autre membre de la FAC. Selon lui, pour la capitale les quantités d’ordures ménagères collectées par les services d’hygiène sont multipliées par trois durant ce mois, contre une moyenne nationale de deux fois.